Longtemps dominé par les États Unis et les transnationales d’origine américaine, le marché mondial du médicament évolue rapidement depuis quelques années. La chute des brevets d’un portefeuille très important de molécules, parmi les plus utilisées au monde (près de 20% du marché mondial), ainsi que l’émergence de pays tels que la Chine en sont les principaux phénomènes. En effet, selon les sociétés spécialisées la croissance des États-Unis et de l’Europe, ralentit de 0,3% par an, les pays émergents seront le moteur de la croissance mondiale, les produits innovants se focaliseront sur les besoins non satisfaits des patients et la part des génériques continuera d’augmenter dans les pays développés. Le marché mondial pourrait atteindre une valeur de près de 1 100 milliards de dollars par an en 2016, avec une croissance annuelle de 3,6%. Celle-ci sera entraînée par les pays émergents, alors que les pays développés feront face à un fort ralentissement. L’Algérie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Sud présenteront un taux de croissance moyen annuel de 12%, et les politiques de santé de ces pays s’inspireront des marchés matures. Les évolutions prévisibles de la production au cours des prochaines années, indiquent une forte délocalisation de la production de l’Europe vers l’Asie. Depuis 2008, plus de 70% des matières premières à usage pharmaceutique sont fabriquées en Asie, principalement en Inde et en Chine. Des pays, tels que la Corée du Sud, prétendent d’ores et déjà, jouer un rôle de premier plan à l’horizon 2020 et ont élaboré des stratégies en ce sens. Les grandes firmes non pharmaceutiques de ce pays ont annoncé un ambitieux programme de développement dans le médicament. Quant au marché algérien du médicament à usage de la médecine humaine, il peut être caractérisé par les éléments suivants : Marché large, encore majoritairement satisfait par l’importation, accès assuré aux soins pour la presque totalité de la population, potentiel de croissance important, taux de croissance élevé, produits anciens et longévité des marques et accroissement de la part du marché des produits Génériques, en raison de l’élargissement de la liste des tarifs de référence de la Caisse d’Assurances sociales.
Il continue d’être majoritairement couvert par l’importation, en provenance essentiellement de pays européens. Les importations augmentent même régulièrement, en raison de l’introduction de produits innovants depuis quelques années, malgré les progrès de la production nationale. Il s’agit là, d’une situation anachronique pour un pays disposant des potentialités de l’Algérie et où la couverture sociale est très forte. Les dépenses de santé, en Algérie, sont en croissance constante : les dépenses en médicaments sont de l’ordre de 15 % du budget public. Le marché algérien du médicament représente pour l’ensemble importation/production Monde, environ 0,2 % du total. Ceci, alors que la population algérienne représente 0,5 % du total mondial. L’Algérie est un pays traditionnellement très médicalisé, et la taille du marché algérien du médicament a atteint les 2,9 milliards USD en 2011, dont 1,85 milliards USD d’importation (avec 32,3 % d’origine française contre 66% avant l’an 2000) et 1,05 milliards USD de production locale, d’après l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP). Sur les 1,05 milliards USD de la production nationale, 84% revient au secteur privé et 16% au public. Pour autant, la demande en médicaments pour les maladies chroniques n’est toujours pas assurée. Les produits importés sont en majorité des princeps, alors que les génériques dominent dans la production nationale, laquelle assure environ 38% des besoins annuels en valeur, (mais plus en quantité). Les infrastructures de production pharmaceutique sont passées de 44 unités entre 2006, à près de 100 unités en 2011/2012, de taille et technologie variable et la part de la production nationale de médicaments est passée de 27% en 2008 à près de 38% en 2011. Dans le marché ville estimé à 600 millions d’unités de vente en 2011, il y a une répartition à peu près égale en volume entre génériques et spécialités princeps, ces dernières coûtant environ deux fois plus cher que les génériques. L’Algérie dépense, en médicament, 79 $ par an et par habitant (année 2011) contre une moyenne mondiale estimée à 127 $/an/ habitant (prix à la production ou à l’importation), il y a donc place pour une évolution de la consommation. Le marché hospitalier enregistrera une croissance importante, grâce aux investissements faits dans des infrastructures de santé et dans de nouveaux équipements, les traitements contre le Cancer en seront le moteur de croissance principal. Si l’on compare le marché algérien à ses voisins, on note bien sûr, une plus forte dépendance aux importations.
Synthèse I. B.