L’industrie prolifique de l’Armée nationale populaire cherche désormais des débouchées à l’international, maintenant que sa production semble, a priori, en mesure de satisfaire le marché local pour ne citer que les nombreuses opérations de livraison de véhicules de marque Mercedes Benz. C’est du moins ce qu’a recommandé, hier, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’ANP, lors d’une réunion l’ayant regroupé avec les responsables des établissements industriels relevant de la Direction de fabrications militaires.
Au cours de la séance de travail organisée au siège de l’état-major, Chanegriha n’a pas tari d’éloges sur sur les prouesses réalisées par l’industrie militaire à travers ses nombreuses filières d’activité, de la fabrication mécanique et de l’automobile aux armes et munitions, en passant par l’équipement et les tenues de combat etc. À l’occasion, et comme pour booster l’activité et relever le défi de l’exportation auquel peut aspirer l’industrie militaire à l’aune de ce qu’elle recèle comme potentiel, le chef d’état-major a assuré de l’intérêt particulier qu’il accorde à ce compartiment économique de l’ANP. Toutefois, recommande Chanegriha, faut-il encore réunir les conditions nécessaires, comme le rapport prix/qualité, l’effort technologique et l’engagement des effectifs employés, à l’effet de pouvoir placer le produit algérien de son armée sur les marchés, aussi bien régional qu’international. « Ce travail est basé sur une vision prospective et de long terme, met en avant la recherche, le développement et la fabrication militaire, avec ses branches et spécialités, comme l’une de nos plus importantes préoccupations, voire de nos priorités, qui nécessitent davantage d’attention et de parrainage», recommande-t-il à ce titre.
Pour ce faire, il va falloir « élargir le cercle d’intérêt des fabrications militaires pour subvenir non seulement aux besoins de l’armée, des autres corps constitués et du marché local, mais aussi pour accéder aux marchés régionaux, voire même au marché international, et de réfléchir sérieusement à exporter nos produits qui doivent être de qualité et répondre aux normes internationales dans ce domaine, et ce en sus de l’instauration de la transparence et des méthodes de gestion des plus évoluées, ainsi que de l’élévation du taux d’intégration à même de nous permettre de faire concurrence aux autres produits en ce qui concerne la qualité et les prix, sur la base du coût raisonnable des matières premières et d’une main-d’œuvre qualifiée, disponibles localement ».
Évaluation à priori du potentiel industriel
Mais avant de faire, souligne Chanegriha, l’ANP va procéder à une évaluation « objective et impartiale » de toutes les étapes franchies jusque-là par le processus industriel militaire. Car, estime le chef d’état-major, « malgré notre valorisation des réalisations concrétisées jusque-là dans ce domaine important, nous croyons que nous pouvons en concrétiser davantage, si l’on procède à un emploi judicieux et optimal des potentiels humains dont dispose la Direction des fabrications militaires, et si les établissements industriels arrivent à faire bon usage des moyens et équipements en dotation ; c’est uniquement de cette manière qu’on atteindra assurément les objectifs escomptés. » Convaincu que seule la ferme détermination « imprégnée de persévérance et appuyée par les compétences requises et les bonnes qualités morales, à l’instar de l’intégrité, du dévouement et de la conscience des missions à accomplir, ce qui est à même d’acquérir la capacité réelle de concrétiser les objectifs tracés », peuvent relever le défi de l’exportation ; Chanegriha a, en conséquence à, invité « tout un chacun de consentir davantage d’efforts pour améliorer le rendement de nos établissements de fabrications militaires, notamment à l’aune des circonstances que traverse notre pays, à l’instar des autres pays du monde, en raison de la propagation de la pandémie du Coronavirus. »
Enfin, et par ailleurs, le vice-ministre de la Défense nationale a évoqué la situation sanitaire dans le pays qui connait un rebond en matière des contaminations à la Covid-19 et a rappelé la nécessité impérieuse pour les personnels de l’ANP de rester vigilant et de maintenir la garde face à la propagation de la pandémie.
F. Guellil
