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INADéQUATION DES HOPITAUX POUR LA PRISE EN CHARGE DES CAS DE COVID-19 : Bekkat Berkani suggère des installations en préfabriqué

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Avec 20 cas de contaminations confirmées au coronavirus en Algérie, les pharmaciens font face à la demande et à l’inquiétude grandissante de la population. Des cas importés, car il s’agit de ressortissant qui ont séjourné récemment dans des pays d’Europe très touchés par cette épidémie. Le gouvernement a pris des mesures concernant des personnes qui ont séjourné dans des pays infectés, pour éviter la propagation du Covid-19. De son côté, le ministère de la Santé a instruit les responsables des établissements hospitaliers devant accueillir les patients atteints du Covid-19 à l’effet d’inventorier « tous les équipements nécessaires en l’espèce dont ils disposent pour assurer la prise en charge optimale des malades ».

A-t-on vraiment les moyens ?
Ce qui pousse Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil national de l’Ordre des médecins, à s’interroger « si les établissements hospitaliers ont les moyens modernes pour faire face à cette situation exceptionnelle », considérant qu’il s’agit « avant tout d’une question de moyens ». Dans un contexte marqué par l’effondrement des prix des hydrocarbures et l’urgence de doter les centres hospitaliers de structures spécialisées dans la mise en quarantaine des patients suspects d’infection de Covid-19, Berkani préconise le recours aux constructions modulaires préfabriquées pour l’aménagement de locaux spécifiques à côté des CHU pour éviter la contamination avec les autres malades. « Le gouvernement a décidé d’augmenter le financement de la campagne de prise en charge et de prévention contre le coronavirus.
C’est une chose appréciable mais, seulement, il aurait fallu probablement penser aussi à l’équipement, c’est-à-dire acquérir des modules d’habitation qui sont fait localement (…) dans le genre des cabines sahariennes pour pouvoir donner un confort aux malades qui en seront, dans le futur, dans l’isolement et en quarantaine », a-t-il suggéré. L’apparition de cas de coronavirus en Algérie a créé une vague de panique. Les spécialistes redoutent l’accélération de la propagation de l’épidémie, faute d’une prise en charge adéquate de nos structures hospitalières.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos et images relayées sur les conditions inadéquates dans lesquelles sont mises en quarantaine certaines personnes contaminées ou suspectées d’être contaminées par le nouveau coronavirus à l’hôpital de Boufarik, à Blida, ont scandalisé la population. Samedi dernier, un patient atteint de coronavirus s’est évadé de cet hôpital, où il avait été mis en quarantaine, avant d’être appréhendé, le lendemain, dans l’ouest de pays, à Mostaganem plus exactement, suscitant des interrogations sur la rigueur de la prise en charge des personnes contaminées et les moyens dans les hôpitaux.

Des réserves sur les assurances du ministre de la Santé
Pour le président du CNOM, « nos hôpitaux ne sont pas prévus pour ce type de situation. Donc, il faudrait prévoir comme c’est le cas dans d’autres pays, en particulier en Chine, qui a construit un hôpital de 1 000 lits spécialement dédié au traitement de maladies transmissibles ». « Pour nous, on aurait voulu qu’il y ait un endroit destiné à cela, dans l’Algérois, dans le Constantinois, dans la région d’Oran aussi, à côté des hôpitaux, avec des éléments préfabriqués, qui peuvent être mis en place très rapidement. Les éléments qui ont tous le confort possible pour pouvoir gardé, quoi qu’il en soit des malades », a-t-il expliqué.
Réagissant aux dernières déclarations du ministre de la Santé qui avait affirmé que « la situation est sous contrôle », Mohamed Bekkat Berkani a estimé que « la situation n’est pas préoccupante », mais « Il faudrait renforcer les mesures de prévention et essayer de contrôler, en particulier, les lignes aériennes qui nous arrivent de France et de l’Italie ». Concernant la pénurie et l’affolement de la population sur les masques et les gels hydroalcooliques, Berkani a estimé que « les gens ne devraient pas s’alarmer ». « L’Algérie a été touchée par une vingtaine de cas. On ne peut pas parler de maladie, ce sont des cas importés et vraiment sporadiques, donc les gens devraient se calmer et laver les mains avec du savon tout simplement et avec de l’eau.
Les masques ne sont pas nécessaires sauf pour les personnes qui sont malades pour les isoler et pour les professionnels de la santé. Quant au reste, il est inutile d’aller acheter un masque. Ce n’est qu’une perte de l’argent », a-t-il recommandé.
Hamid Mecheri

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