Alors que la ville croule sous les ordures en raison de la grève des concessionnaires privés de collecte des ordures ménagères, qui revendiquent le paiement de leurs factures de prestation, hier les agents de nettoiement de la commune d’Oran, relevant de la Direction de l’hygiène et de l’assainissement (DHA), se sont rassemblés devant le siège de la mairie pour exprimer leur colère contre les retards répétitifs des versements de leurs salaires et dans le versement des primes dont celles du rendement et celle dite Covid-19, instituée au profit des réquisitionnés depuis l’apparition de la pandémie.
Ils affirment qu’ils n’en peuvent plus devant les exigences du quotidien que ne peut satisfaire leur maigre salaire. « On nous a promis une prime de 5000 dinars pour le mouton de l’aïd et on ne l’a même pas perçue », affirment-ils.
Exhibant leurs fiches de paie, certains protestataires s’interrogent si c’est normal qu’en 2020 et après plusieurs années d’ancienneté dans le poste, le salaire de base, fixé à 9000 dinars n’évolue pas. «Ce ne sont que les primes qui gonflent, un peu, notre salaire » se plaignent-ils. Ces derniers s’interrogent sur les raisons de la stagnation de leurs salaires et sur l’utilité des œuvres sociales de la commune dont ils ne tirent aucun profit.
S’en prenant au maire, les protestataires qui scandaient des slogans sont hostiles au secrétaire général de l’administration communale et au receveur de la trésorerie communale, se demandent pour quelle raison le maire ne sort pas de son bureau pour écouter leurs doléances. « Nous n’avons pas la gale, ni le coronavirus. Nous ne sommes pas ici pour agresser ou pour manquer de respect à qui que ce soit. Nous sommes ici pour revendiquer nos droits, nous avons besoin d’être écoutés par le maire qui est le premier responsable de la commune», notent-ils avant de menacer de recourir à une grève illimitée pour obtenir satisfaction. Par ailleurs, il y a lieu de noter que le directeur de la DHA, est décédé ces derniers jours d’un arrêt cardiaque et son remplaçant n’a pas encore été désigné, ce qui laisse supposer que la grève des collecteurs d’ordures, privés, risque de durer encore.
S. Ben