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IL DOIT DÉBOURSER DEUX MILLIONS D’EUROS PAR AN COMME FRAIS DE POMPAGE ESPAGNOL EN GAZ : Le Maroc se ruine à cause du GME

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Depuis la mise hors service du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui traverse le Maroc pour alimenter l’Espagne et le Portugal en gaz naturel algérien, le pays voisin, ainsi, privé du gaz et des revenus des redevances de transport via ses terres, s’est orienté, depuis juin dernier vers l’Espagne- lui aussi pays importateur du liquide précieux-, pour s’en approvisionner en quantités suffisantes au fonctionnement de ses centrales électriques à travers un pompage inversé de l’Espagne vers Rabat.

Le Maroc doit ainsi supporter le coût des frais de pompage espagnol qui s’élève à quelque 2 millions d’euros par an (2,14 millions de dollars) pour les frais de transport et non du coût du gaz. Selon les réponses du Gouvernement de Madrid à une question parlementaire du Parti populaire, le Maroc avait conclu un accord avec l’Espagne pour s’approvisionner en gaz via le gazoduc Europe-Maghreb, avec un montant financier total de deux millions d’euros (2,14 millions de dollars).
Dans sa réponse aux députés, le gouvernement espagnol estime que si le niveau actuel des exportations est maintenu, les factures annuelles des redevances d’accès aux réseaux de transport, aux réseaux locaux et à la regazéification du gaz naturel en gaz naturel liquéfié s’élèveront à deux millions d’euros. (2,14 millions de dollars).
Les deux centrales marocaines Aïn Beni Mathhar près de la frontière algérienne, et Tahdart près de Tanger qui produisent 10% de l’électricité au Maroc, sont suspendues depuis novembre 2021 – date à laquelle le pompage du gaz algérien à travers le territoire marocain s’est arrêté, jusqu’à l’été dernier. En juin de l’année dernière, l’Espagne a commencé avec 60 GWh, une quantité qui a progressivement augmenté au cours des derniers mois, puis est passée en novembre à 553 GWh. Avant l’arrêt des services du gazoduc algérien, le Maroc bénéficiait de 7% du débit gazier pompé par l’Algérie, soit près de 700 millions de mètres cubes, en plus de grosses sommes d’argent, fruits de différentes taxes qui lui reviennent de droit.
Au bord de l’explosion depuis des années en raison de la cherté de la vie, de l’inflation, le chômage, et la mal-vie en général, le Maroc aura toutes les peines du monde à supporter les frais du gaz livré par l’Espagne. Comme ce pays d’Europe ne pourrait pas également temporiser pour recevoir ses dûs de la part du Maroc étant donné qu’il est lui-même plongé dans une crise économique sans précédent depuis la suspension par l’Algérie de l’accord d’amitié entre les deux parties après le revirement spectaculaire du Gouvernement de Pedro Sanchez sur la question du Sahara occidental qui a tant irrité l’Algérie. En effet, les entreprises espagnoles ont subi des pertes d’environ 600 millions d’euros, suite à la suspension des relations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne en juin 2022.
Et les déboires de Pedro Sanchez et de son exécutif ne s’arrêteront pas là puisqu’une vingtaine d’opérateurs économiques espagnols envisagent de porter l’affaire devant la justice pour réclamer des indemnisations à l’État espagnol. Les entreprises espagnoles considèrent que l’État espagnol est responsable de leur situation difficile et réclament des indemnisations pour les pertes subies. D’ailleurs la politique de Pedro Sanchez a été sévèrement critiquée par la classe politique espagnole et nombre d’autres acteurs de différents horizons. Dans une contribution, publiée sur le site d’information «La patrie news», en juin dernier, le président de l’Association culturelle hispano-algérienne Miguel-de-Cervantes, Fernando Novo Lens, n’a pas été tendre avec le Gouvernement de son pays qu’il accuse de mauvaise gestion et le manque de vision politique du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez. « C’est l’histoire d’une catastrophe politique et diplomatique déclenchée uniquement et exclusivement par la mauvaise gestion, la maladresse et le manque de vision politique du président du gouvernement espagnol, et qui a gravement affecté les relations entre nos deux pays», a écrit le président de l’Association. M. Novo Lens a affirmé que depuis la signature en 2002 du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération entre l’Algérie et l’Espagne et récemment suspendu par Alger, «le gouvernement algérien a toujours honoré ses engagements et s’est comporté en partenaire et ami loyal de l’Espagne», regrettant que «le gouvernement espagnol actuel n’ait pas agi de la même manière ».
B. O.

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