Le Front de libération nationale (FLN) a décidé de participer à la Conférence nationale du consensus, initiée notamment par le Front des forces socialistes (FFS), et qui aura lieu les 23 et 24 février prochain. Cette annonce a été faite par le premier responsable du parti, Amar Sâadani, à l’issue d’une deuxième rencontre entre ces deux partis, tenue jeudi dernier, au siège du FLN à Hydra.
Pour rappel, cette réunion s’inscrit dans le cadre du deuxième round des consultations, organisées notamment par le FFS avec les formations politiques nationales, en prévision du prochain rendez-vous, qui devrait en principe regrouper toutes les parties s’inscrivant dans la démarche du parti de Hocine Ait Ahmed. Le FLN qui a posé le préalable de sa participation au « respect de la légitimité des institutions nationales et des mandats électoraux », semble avoir été rassuré par le FFS qui a accepté de ne pas « transgresser les lignes rouges » tracées par le parti de Sâadani. Ce dernier a mis en garde d’ores et déjà, que cette conférence devrait être « efficace et s’inscrire dans l’intérêt du pays », car le peuple algérien « attend du nouveau sur les plans politique, économique et social », a-t-il insisté. Comme l’a souvent mis en avant par le FLN, Sâadani a souligné encore une fois que le pays traverse une conjoncture politique et sécuritaire «extrêmement sensible», où «l’intérêt du pays et l’unité nationale», doivent prévaloir dans les débats de cette conférence, qui permettra à la classe politique, a indiqué le même responsable politique, d’amorcer un dialogue sur les questions nationales. En s’engageant à participer à ce rendez-vous, le FLN a souligné cependant que les partis politiques qui vont y prendre à part, doivent débattre dans le seul cadre de l’unité nationale. En ce sens, le FFS qui vise dans sa démarche à réunir le maximum de forces politiques et d’acteurs nationaux, qu’ils soient dans le camp du pouvoir ou de l’opposition, s’est « réjouit » de l’adhésion du FLN à son projet. En effet, lors de cette rencontre, le premier secrétaire du FFS, Mohamed Nebbou, a fait savoir que la souscription du FLN à son projet est une « décision « importante», en soulignant que le contexte national et international actuel « requiert », en quelque sorte, la participation du plus puissant parti au pouvoir. Nebbou a affirmé également qu’il est question dans la prochaine Conférence de parler des défis qui attendent le pays sur les plans politique, économique, social, culturel et environnemental, afin de «recréer l’espoir et la confiance au sein du peuple », a-t-on noté dans une déclaration sanctionnant les travaux de cette réunion. Le FFS a affirmé aussi qu’à la faveur de la participation du FLN, cette « conférence sera une étape fondamentale dans le processus de reconstruction du consensus national», a-t-on conclu dans le même document. Des observateurs de la scène politique nationale restent cependant sceptiques quant à l’aboutissement de l’initiative du FFS. Cela étant dit, le RND qui pèse lourdement sur l’échiquier politique national ne compte pas répondre de sa présence à cette conférence, quand bien même le parti de Nebbou ne compte pas « remettre en cause la légitimité du président de la République». D’autre part, les partis de l’opposition regroupés au sein de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD), ont réservé une fin de non recevoir au projet du FFS, qui vise selon eux, à « briser » leur Coordination. Néanmoins, dans l’espoir de réunir davantage d’autres forces politiques et personnalités nationales, les responsables du parti affirment avoir laissé les portes de leur parti ouvertes, même aux partis de l’opposition voulant revoir leur position par rapport à l’initiative de la Conférence nationale du consensus, tel que l’a souligné récemment un cadre du FFS.
Farid Guellil
