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Guterres et la nomination d’un Palestinien à l’ONU : Washington brandit son véto

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En bloquant, vendredi dernier, la nomination de l’ancien Premier ministre palestinien au poste d’envoyé spécial en Libye, en remplacement de Martin Kobler, Washington excelle encore une fois, dans le soutien à son allié traditionnel, l’entité sioniste, à savoir. Une position qui a et qui continue de susciter, depuis, de vives réactions à travers le monde.

Alors que les Nations unies, avec d’autres parties, notamment les pays voisins à la Libye, tentent de faire converger les acteurs libyens, autour d’un dialogue inter-libyen à même de dégager un consensus politique national, le nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient de recevoir son premier revers de l’administration de Trump, qui a brandi son véto, contre son choix de nommer Salam Fayad, successeur à l’Allemand Martin Kobler sur le dossier libyen. Confiant de voire que son nom circulait, depuis plus d’un mois dans les couloirs et les bureaux du siège de l’institution onusienne, à New-York, sans qu’il y ait une opposition, à sa désignation pour remplacer Kobler, le SG de l’ONU, Antonio Guterres était loin de penser que son choix allait susciter une réaction, de cette ampleur, de la part des Etats-Unis. Sachant qu’avant toute annonce officielle de ce type de nominations et autres, notamment celles devant passer par l’approbation des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, avant que ces derniers se prononcent officiellement, Washington semblait vouloir un coup médiatrice-diplomatique, par sa réaction en question. Pour le premier responsable de l’ONU, Salam Fayad, jouissant d’une excellente réputation et un habitué des organisations internationales mais surtout un «arabophone» et connaissant fort bien le monde arabe, dont la Libye, ne pouvait ne pas être choisi au poste de successeur à Martin Kobler, mais Les Etats-Unis ont dit non. Un niet, qui faut –il le noter, s’est manifesté, à moins d’une semaine de la rencontre prévue, mercredi prochain, à la Maison Blanche, entre son nouveau locataire le président Donald Trump et le Premier ministre de l’Entité sioniste, Benjamin Netanyahu. Le Véto traditionnel des américains à l’encontre de toute résolution ou projet de résolution au Conseil de sécurité, pouvant contenir ou consacrant ne serait-ce qu’un chapitre en faveur de la question palestinienne n’a pas dérogé à la règle, même quand il s’agit de nommer un Palestinien à un poste d’émissaire pour la Libye.
Un blocage américain, qui à ce jour, impacte la cadence des efforts de l’ONU, pour le règlement de la crise libyenne, en aidant les Libyens à lancer une dynamique politique à travers un consensus inter-libyen, qui verra sans nul doute, la formation d’un gouvernement d’union de plus grande inclusion. Alors que le pays a été dévasté par les bombardements de l’aviation aérienne de l’Otan, dont les Etats-Unis sont son principal membre, Washington s’est empressé d’afficher son refus, de la nomination du remplaçant de Martin Kobler, ne se souciant guère, de faire perdurer la situation chaotique en Libye, en refusant Salam Fayad et donc retardant, l’entrée en fonction du successeur de Kobler, prévue, hier, selon des sources, rapportent des médias étrangers. Et c’est aussi sans surprise, que le Premier ministre sioniste Netanyahu s’est félicité de la décision américaine précitée, plaidant par la même occasion pour la « réciprocité» par la nomination de responsables israéliens au sein de l’ONU. Selon des médias étrangers, Antonio Gutteres, aurait proposé à l’ex-ministre des Affaires étrangères de l’entité sioniste, Tzipi Livni un poste de secrétaire générale adjointe de l’ONU, pour que Washington acceptent enfin la nomination de l’ancien Premier ministre palestinien, Salam Fayad, au poste d’émissaire de l’ONU, pour la Libye. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Nikki Haley, s’est opposée vendredi à la nomination de Salam Fayad, déclarant dans un communiqué que son pays n’était pas « en faveur du signal que cette nomination enverrait aux Nations unies» avant d’ajouter, que «pendant trop longtemps, l’ONU a été injustement biaisée en faveur de l’Autorité palestinienne et au détriment de nos alliés en Israël», même expression employée, deux jours après, par Netanyahu. Celui-ci avait en effet, déclaré, dimanche dernier, en réaction au choix précité d’Antonio Gutteres de nommer Fayad qu’ «il n’était pas possible de faire constamment des cadeaux aux Palestiniens »a-t-il déclaré lors du conseil hebdomadaire des ministres de l’entité sioniste. Réagissant sur l’’opposition de Washington à la nomination de Fayad, en qualifant la décision américaine de «discrimination flagrante», l’Organisation de libération de la Palestine (OlP) car, «fondé sur la base d’une identité nationale». Alors que Kobler avait déclaré, que l’année en cours devrait être «une année de décisions et de percée politique» en indiquant qu’ «il y avait une convergence de vues entre les Libyens sur l’amendement de l’accord» avec notamment un consensus régional et international qui est en train d’émerger dans ce sens, Il est à se demander, encore une fois à qui profitent, les entraves aux efforts en cours, pour que la Libye et son peuple reprennent en main leur destin et sortir de la spirale de la violence, dans laquelle ils y sont, depuis plus de six ans.
Karima Bennour

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