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GROGNE DANS LE CORPS DE LA MAGISTRATURE : Pas de dénouement à l’horizon

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La grève des magistrats a connu, jeudi, son cinquième jour consécutif confirmant ainsi le malaise dans le secteur de la Justice. Entamée, le 27 octobre dernier, la grève a cependant connu de nouveaux rebondissements, avec l’annonce, par la tutelle, de la programmation d’une deuxième session ordinaire du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) au cours de la troisième semaine du mois de novembre pour examiner les recours introduits au sujet du mouvement annuel des magistrats.
Malgré ce, aucune lueur de dénouement ne se profile à l’horizon, puisque les deux protagonistes, en l’occurrence le Syndicat national des magistrats (SNM) et le département de Belkacem Zeghmati, campent chacun sur sa position propre. En effet, le ministère de la Justice continue de procéder aux installations des nouveaux magistrats dans le cadre du mouvement dans le corps de magistrature, contesté par le SNM, qui a, quant à lui, porté, en haut, le seuil de ses revendications qui se résumaient tout bonnement à l’annulation de ce mouvement, et à réclamer l’indépendance de la Justice.
Ainsi, la crise sans précédent, née de la grève illimitée des magistrats, a atteint le degré de « pourrissement », puisque les portes du dialogue restent fermées entravant, par conséquent, toute tentative d’arriver au bout du tunnel.
Le tout est marqué par la polémique au sujet des poursuites judiciaires engagées contre les détenus d’opinion, qui affaiblit la position du SNM qui ne peut avoir le soutien total du mouvement populaire et pacifique. Une chose est sûre, le ministère de la Justice se veut intransigeant en affirmant, dans un communiqué sur la grève des magistrats, qu’il «  demeure ouvert à toute initiative dans le cadre du dialogue sérieux respectant l’indépendance des institutions, les droits du magistrat, les intérêts des justiciables et les intérêts suprêmes de la société, qu’il convient de placer au-dessus de toutes considérations ».
Au sujet de la programmation d’une deuxième session ordinaire du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) au cours de la troisième semaine du mois de novembre pour examiner les recours introduits au sujet du mouvement annuel des magistrats, le ministère a appelé « l’ensemble des magistrats, qui s’estiment lésés à introduire leurs recours qui seront tranchés dans le cadre des dispositions de l’article 19 de la loi relative à la composition du Conseil supérieur de la magistrature, ses actions et ses prérogatives ».
Le département de Belkacem Zeghmati a, également, exprimé « son profond regret de voir de nombreux magistrats poursuivre leur débrayage en contradiction des textes juridiques interdisant ou organisant la grève au moment où ils sont tenus d’assumer une obligation fondamentale en vertu de leur fonction, à savoir le respect de la loi et la fidélité au serment qu’ils ont prêté et qui les oblige à tenir, en toute circonstance, une attitude fidèle aux principes de la Justice ». Le ministère a regretté, en outre, que « des magistrats, au niveau de certaines juridictions, entravent la liberté de travail en faisant recours à des méthodes inciviques en dépit de l’engagement du président du Syndicat national des magistrats (SNM) lors de sa réunion avec le ministre de la Justice, garde des Sceaux, le 29 octobre 2019, à mettre fin à tous ces comportements en publiant un communiqué dans lequel il appelle au respect de la liberté du travail des magistrats », estimant que le « non-respect de cet engagement a mené à une atteinte aux droits des citoyens et à leurs libertés, et qui n’ont pas bénéficié d’un service minimum comme il est en vigueur sur les plans national et international ».
Pour sa part, le SNM a affirmé, dans un communiqué, que « le taux de suivi de l’appel à l’arrêt de tout travail judiciaire au niveau des différentes juridictions a atteint 98% au cinquième jour de la grève.
Lamia Boufassa

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