Accueil ACTUALITÉ GRAVURES RUPESTRES : Alerte au pillage et au vandalisme

GRAVURES RUPESTRES : Alerte au pillage et au vandalisme

0

Sur les réseaux sociaux, vidéo à l’appui, une alerte (la énième ?) a été lancée sur le risque de disparition progressive de gravures rupestres dans le Grand Sud, objet d’un pillage systématique et organisé.

Cette fois, il s’agit de la région d’In Amenas où des dessins, représentant des gazelles, des vaches,…, faits sur les rochers sont soigneusement enlevés – à l’aide d’une machine spéciale, comme le soupçonne la dame qui donne l’alerte ?-, pour laisser la place à un odieux effacement des  gravures rupestres. L’appel est lancé au wali d’Illizi, au ministre du Tourisme, à la ministre de la Culture et même au chef de l’Etat.
Selon l’article 76 de la Constitution, « l’Etat protège le patrimoine culturel national matériel et immatériel et œuvre à sa sauvegarde ». Le  directeur de la culture de la wilaya est concerné au premier chef, tout comme ceux des autres lieux qui abritent des richesses culturelles vulnérables au risque de pillage et de ventes, ainsi qu’aux aléas de la nature et, ce n’est pas du tout exclu, aux agressions des citoyens dans la mesure où aucune clôture n’empêche d’approcher les gravures rupestres. Est-ce que le patrimoine de la région d’In Amenas est spécialement protégé par un classement ? Il y a quelques années, il était question d’étendre le territoire de compétence du Parc culturel du Tassili  (dans la wilaya d’Illizi) pour englober la partie nord de la wilaya, ainsi que les communes d’In-Amenas et de Bordj Omar Idriss, afin de préserver et valoriser  le patrimoine culturel matériel et immatériel des communes qui s’y  trouvent, avait expliqué à l’époque le directeur de la Culture de la wilaya.
Le parc du Tassili est classé depuis 1982 par l’Unesco comme patrimoine mondial. C’est connu : les parcs du Tassili et de l’Ahaggar, au Sahara, passent pour être les plus grands musées à ciel ouvert du monde, et pour nombre de spécialistes, ils le sont incontestablement, avec les nombreuses gravures rupestres qu’ils renferment. En  novembre dernier, lors d’une plénière à l’Assemblée populaire nationale, consacrée aux questions orales la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a affirmé que son secteur avait pris une batterie de mesures devant protéger le patrimoine matériel et immatériel en vue de contrecarrer toute « tentative de pillage ou d’atteinte à son authenticité ». Dans le cadre de la protection du patrimoine culturel et la lutte contre le trafic des biens culturels, le secteur de la culture avait lancé en mai dernier un guide illustré et une base de données électronique permettant « aux éléments de la Gendarmerie, à la police aux frontières et aux acteurs de lutter contre le trafic des biens culturels ». Lors d’une rencontre tenue en avril 2021 par le musée Kotama, à Jijel, à l’occasion du Mois du patrimoine, un responsable des Douanes a révélé que le patrimoine culturel algérien renfermant des pièces archéologiques de valeur a subi son plus grand pillage au cours des dix premières années post-indépendance du pays. Ce pillage s’est encore accentué, selon lui, durant la décennie de lutte contre le terrorisme, conduisant à de grands dégâts dans ce domaine. Il a rappelé qu’en Algérie, les pièces archéologiques de valeur sont interdites de vente, d’achat et de possession. Il est également interdit de les exporter sauf sur autorisation provisoire pour des cas exceptionnels d’exposition à l’étranger.
Un responsable de la lutte contre ce pillage a insisté sur la prévention pour empêcher la constitution de réseaux de trafiquants dans ce domaine. Récemment, un réseau criminel composé de quatre personnes s’adonnant à des fouilles archéologiques sans autorisation a été démantelé par les éléments du groupement de la wilaya de Sétif de la Gendarmerie nationale, qui ont récupéré diverses pièces archéologiques. Cette opération est inscrite dans le cadre de la lutte contre le pillage des biens culturels et contre les fouilles archéologiques sans autorisation. Elle a permis la récupération de 70 pièces de monnaie archéologiques, une statue et des bijoux en métal ainsi que 13 pierres précieuses de diverses couleurs et un appareil de détection de métaux et matériel de fouille.
M’hamed Rebah

Article précédentINAUGURATION IMMINENTE DU PROJET DE LA ROUTE TRANSSAHARIENNE : Place à l’épanouissement des échanges commerciaux
Article suivantUSAGE EXCESSIF DES ANTIBIOTIQUES : Les médecins mettent en garde