Accueil ACTUALITÉ GIORGIA MELONI BIENTÔT À ALGER : L’exemplarité des relations algéro-italiennes

GIORGIA MELONI BIENTÔT À ALGER : L’exemplarité des relations algéro-italiennes

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La présidente du Conseil des ministres italien, Mme Giorgia Meloni, effectuera au cours de ce  mois, une visite en Algérie au cours de laquelle, elle rencontrera le président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane. L’information a été donnée par un média italien, Agenzia Nova, qui a précisé qu’«à cette occasion, des accords bilatéraux pourraient être signés». Il est également question du lancement d’un Plan Mattei, dont a parlé Georgia Meloni en octobre dernier lors du 8e Forum du dialogue méditerranéen MED, organisé à Rome par le ministère des Affaires étrangères et l’Institut pour les études politiques internationales. Pour rappel, Enrico Mattei (1906-1962) est le fondateur de ENI (entreprise nationale d’hydrocarbures) qui est aujourd’hui partenaire de Sonatrach. Il a été un ami de la Révolution algérienne contre l’occupation française. En août 1961, les médias colonialistes algérois avaient rapporté qu’Enrico Mattei a été menacé de mort par l’OAS (Organisation de l’armée secrète, créée pour maintenir l’Algérie sous domination coloniale française), parce qu’il a « déployé une activité anti-française en Orient et en Afrique du Nord». Enrico Mattei est décédé le 27 octobre 1962 dans un crash d’avion au sud de Milan, dû à l’explosion d’une bombe. En hommage à sa mémoire, le gazoduc « Trans-mediterranean pipeline », reliant l’Algérie à l’Italie, porte son nom, la médaille des Amis de la Révolution algérienne lui a été décernée à titre posthume par le président Tebboune, et un jardin  a été baptisé de son nom à Alger, inauguré par le président Sergio Mattarella lors de sa visite en Algérie en novembre 2021. Enrico Mattei n’est donc pas du tout un inconnu en Algérie. Il est réputé pour ses positions anti colonialistes traduites dans des négociations de partenariats équitables et coopératifs avec les pays producteurs de pétrole, contrairement aux autres grandes compagnies pétrolières occidentales. C’est cette démarche que Giorgia Meloni a déclaré vouloir adopter. L’Italie adoptera une «attitude non prédatrice mais coopérative » à l’égard du marché africain, de manière à imiter l’approche de M. Mattei, a-t-elle déclaré lors de la conférence MED. On sait que des puissances néocoloniales pratiquent à l’égard de l’Afrique une politique prédatrice. En 2019, Giorgia Meloni, qui n’était pas encore présidente du Conseil des ministres, a montré, dans une vidéo, un billet de Franc CFA, en accusant l’État français, à travers cette monnaie, d’être à l’origine de l’appauvrissement des populations en Afrique subsaharienne et donc du flux migratoire vers l’Europe. “C’est ce qu’on appelle le franc CFA. C’est la monnaie coloniale que la France imprime pour 14 nations africaines, à laquelle elle applique le seigneuriage et en vertu de laquelle elle exploite les ressources de ces nations », avait-elle affirmé. Pour Georgia Meloni, devenue Première ministre, « la construction d’un espace partagé de richesse est le seul moyen de traiter efficacement des problèmes urgents tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et la santé ». Elle a également affirmé que «l’Italie peut servir de conduit d’énergie entre la Méditerranée et l’Europe grâce à sa situation géographique, ses infrastructures, son esprit de coopération et le soutien de ses entreprises ». Ce qui rejoint la volonté affichée par l’Algérie de faire de l’Italie le hub gazier pour l’Europe. Lors de sa visite en Italie, en mai dernier, le président Tebboune a souligné que « nos relations avec l’Italie, pays ami, ont toujours été au beau fixe (tout au long des décennies) ». Les observateurs ont noté que l’Algérie et l’Italie ont les mêmes positions sur la Tunisie, qui tente de se frayer une voie indépendante et loin de toute  ingérence extérieure, et sur la Libye, qui se débat dans une crise créée par l’intervention extérieure dans ce pays en 2011. Pour rappel, en novembre dernier, le président Tebboune  avait reçu, à Charm El-Cheikh (Égypte), Mme Giorgia Meloni, en marge du Sommet des chefs d’État et de gouvernement de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques-COP27.
M’hamed Rebah

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