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France : stigmatisaion des musulmans et hystérie collective

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La stigmatisation des musulmans en France prend une ampleur inquiétante, d’autant qu’elle n’épargne pas des enfants innocents qui souvent véhiculent un discours dont il ne comprennent même pas le sens. Car, finalement, le jeune Ahmed, 8 ans, n’est pas le seul enfant a avoir été entendu par la police française, dans le cadre d’une enquête effectuée pour «apologie du terrorisme». Ba presse française rapporte qu’un autre garçon de 9 ans a également fait l’objet d’une audition, le 15 janvier, par les services de police du département de l’Aisne (Nord de la France). Le garçon aurait crié «Allah Akbar, vive le Coran», dans une cantine scolaire, lors de la minute de silence tenue en hommage à «Charlie Hebdo». Pourtant, il n’y aurait aucun témoin de la scène, affirme le procureur en charge du dossier. En réalité, ces accusations sont portées par un autre enfant qui aurait rapporté les propos à sa mère. Employée du restaurant, elle aurait alors fait remonter le supposé incident à sa hiérarchie qui a ensuite averti la gendarmerie. Pour sa part, le père de l’enfant incriminé ne souhaite pas laisser passer cette affaire et a déposé plainte pour diffamation et dénonciation calomnieuse, le 23 janvier dernier. Une enquête qui devrait servir à « éviter de s’emballer inutilement » à l’avenir, prévient le procureur qui parle d’un « quiproquo » entre les deux enfants.Après l’affaire de Nice qui a provoqué une grande polémique, l’intérêt médiatique pour ces accusations d’« apologie du terrorisme » ne risque pas de diminuer.
Le climat tendu qui règne actuellement en France donne lieu à une multitude d’enquêtes de ce genre et la situation est perçue par beaucoup comme une forme de «chasse aux musulmans». C’est «inacceptable», pour Abdellah Zekri, président de l’Observatoire français national contre l’islamophobie.
«On est tombé dans l’hystérie collective», estime Zekri, qui explique qu’il est contre cette manière d’agir. «Imaginons que l’enfant ait réellement crié Allah Akbar, ce n’est en aucun cas une apologie au terrorisme », a-t-il expliqué. Le président de l’Observatoire ne comprend pas comment de telles choses arrivent dans un pays où la liberté d’expression est «sacrée». «Dès qu’un musulman parle de Dieu on l’accuse d’apologie au terrorisme, c’est-à-dire qu’on sera dans un pays où on ne pourra plus parler de Dieu, et où on devra se cacher pour faire la prière», a-t-il regretté. Abdellah Zekri dénonce, également, la politique de deux poids deux mesures. «Un enseignant a traité son élève de 13 ans de djihadiste. Il n’a été convoqué ni par l’administration ni par la police. Est-ce
logique ?», s’interroge-t-il.Concernant les chiffres d’actes islamophobes enregistrés, Zekri explique : «Nous n’avons pas encore clôturé les chiffres du mois de janvier. Ce qui est sûr c’est que les actes islamophobes enregistrés en janvier dépassent tous les actes qui ont été commis durant toute l’année 2014». Cette situation est très inquiétante, selon lui.
M. Bendib

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