Après plus d’une semaine des feux gigantesques qui ont ravagé plusieurs régions du pays, causant de grands dégâts et pertes matérielles et de la destruction de tout un tissu économique local, notamment en Kabylie, où le désastre a emporté des vies humaines, l’heure est à l’indemnisation des sinistrés. Le président de la République s’est engagé et a mis en place la commission en charge de l’opération de dédommagement. L’opération d’indemnisation, qui sera entamée dès la prochaine semaine, devra être en nature, pas en espèces.
En effet, selon les déclarations du président de le Chambre nationale d’agriculture, Mohamed Yazid Hambli, les opérations d’indemnisation seront entamées au cours de la semaine prochaine, et ce, après l’approbation des bilans des dégâts enregistrés par les commissions de wilayas. Précisant que ces commissions ne se basent pas que sur les déclarations des personnes touchées, mais également sur les techniques sophistiquées d’évaluation des dégâts, notamment les images satellites et l’Agence spatiale algérienne.
Les mêmes commissions devront également prendre en considération les photos des champs, des récoltes ravagées et les têtes de bétail calcinées fournies par les propriétaires ayant été touchés par les incendies. Cela, signale-t-il, intervient « dans le but d’une indemnisation équitable loin de toute manipulation de données ». Sur ce, Mohamed Yazid Hambli a insisté sur le fait que l’indemnisation des éleveurs se fera sous forme de tête de bétail ovin, bovin et volailles, selon le nombre de têtes perdues lors des incendies. Pour les agriculteurs, l’opération fournira des arbustes d’oliviers et différents arbres fruitiers ravagés par les flemmes. À ce propos, le même responsable a écarté une indemnisation financière via les chèques bancaires de l’ensemble des agriculteurs et éleveurs impactés par les derniers incendies de forêt. Mais plutôt, l’État procédera à des réparations en nature.
Pour rappel, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé, vendredi 16 août, à l’installation de la Commission nationale d’évaluation et d’indemnisation des sinistrés des feux de forêt qu’ont connus plusieurs wilayas. Cette commission est appelée pour coordonner son travail avec tous les secteurs et les commissions de wilayas présidées par les walis et procéder dans l’immédiat à l’indemnisation des sinistrés. Elle a donc pour principale mission de réceptionner les dossiers des commissions de wilayas chargées de l’évaluation des dégâts.
Ainsi, et après le bilan provisoire des pertes et dégâts enregistrés dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où on a déploré plus de 25 000 ha de couvert végétal et 100 800 sujets d’élevage détruits par les flammes. Dans la wilaya de Skikda on a enregistré plus de 8 000 oliviers détruits, selon la Conservation des forêts de l’antique Rusicada, laquelle fera part de la perte de plus d’un millier d’arbres fruitiers, notamment pommiers, poiriers, figuiers et figuiers de barbarie. La même source a indiqué que les statistiques préliminaires révèlent «la destruction de plus de 800 ha de surfaces forestières classées à vocation agricole», ce qui constitue un tribut lourd à supporter pour les agriculteurs. Dans le détail, la Conservation locale a déploré la destruction de 250 ruches, la décimation de 22 vaches laitières, dont certaines étaient en gestation, et la calcination de 6 500 volailles dans deux entrepôts d’élevage qui ont été encerclés par les flammes.
Sarah Oubraham