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FERHAT AÏT ALI RÉVÈLE AVOIR SUBI DES PRESSIONS DE CERTAINS AMBASSADEURS : « Je ne suis censé défendre que les intérêts algériens »

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Cerné par les questions de journalistes au sujet du cahier des charges et la liste des agréments pour l’exercice de l’activité d’importation de véhicules neufs, le ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali Braham, s’est refusé toute réponse. Et pour cause, il refuse, tout aussi, de « réduire » le secteur de l’Industrie à la seule filière de l’automobile.

Il a surtout considéré que le retour à l’importation des voitures ainsi que le maintien des exonérations fiscales dans le dispositif CKD comme un choix « non patriotique » et « égoïste », lequel entend siphonner davantage les réserves de change. Le ministre a souligné, dans le même contexte, la nécessité de donner la priorité à une véritable industrie locale d’automobile, pour relancer le marché. « L’importation est une vision égoïste de l’avenir de l’Algérie. Des parties continuent à parler d’importation. Pour moi, il s’agit de questions insensées et qui n’ont aucun lien avec le patriotisme. Elles émanent de personnes qui ont des intérêts étroits. D’autres se posent aussi ces questions par manque d’horizon et de vision économique», a dénoncé Aït Ali Braham, hier, lors d’une conférence sur « Les nouveaux choix pour relancer les industries nationales », organisée par le quotidien « Echaâb ». Ensuite, il a confié quelques révélations quand il a été interrogé sur l’issue de ses entrevues, récemment menées avec des ambassadeurs de pays européens et asiatiques. « Certains ambassadeurs m’ont dit qu’il faut réduire les [taxes douanières réinstaurées sur l’importation CKD]. Mais le drapeau sur le bâtiment du ministère de l’Industrie est algérien et je ne suis censé  veiller et défendre que les intérêts algériens », a-t-il révélé. En sus, il a ajouté : « ce sont les taxes [douanières] qu’ils veulent éviter ». Il a critiqué sévèrement la politique de montage automobile qu’il a qualifiée d’une « mascarade » et les avantages fiscaux octroyés pour ses bénéficiaires, précisant que celui qui veut importer du matériel CKD devrait le faire par ses moyens en s’acquittant aussi des droits douaniers. « Quand on voit que près de 80 % des composants dans les produits nationaux sont importés, on ne peut pas parler d’une véritable industrie nationale. Il n’est nullement question d’une vision industrielle sans le retour à la base à travers la création de valeur ajoutée », a-t-il fustigé. « Notre objectif au ministère de l’industrie est de créer des postes d’emploi pérennes pour les jeunes universitaires et cadres algériens à travers la création d’industries intégrant les compétences et richesses nationales », a-t-il expliqué. Il a fait savoir que l’État accordera des facilitations et incitations fiscales au profit des industriels qui se lanceront dans des industries de transformation et « plus la valeur ajoutée est en hausse, plus les avantages augmenteront ».

Pas de retour aux privatisations !
Le ministre de l’Industrie a réfuté tout retour du gouvernement au feuilleton de la privatisation des entreprises publiques, précisant que l’ouverture du capital de ces entités se fera à travers l’épargne publique (la bourse) dans une tentative d’absorber les importantes masses d’argent circulant dans le circuit informel. Il a souligné que la politique de privatisation a prouvé son échec car les deux secteurs, public et privé, souffrent de manque de capacités managériales et de bonne gestion. « Il n’est pas question de refaire les mêmes erreurs des années 2000. Nous voulons toujours garder les entreprises publiques. L’ouverture du capital se fera par une recapitalisation, par voie boursière, et non pas de privatisation», a-t-il expliqué.

Un audit général dans les groupes publics
Le ministre de l’Industrie a révélé aussi que le plan de redressement du gouvernement concernant 12 groupes publics industriels, actuellement en difficultés financières, se fera sur la base des conclusions d’un audit général. Il a souligné que ces groupes font face à des problèmes de gestion et d’absence de plan pour le développement à l’avenir.
« En fonction de l’audit général, des unités pourront encore bénéficier du soutien de l’État, d’autres vont entrer en bourse, tandis que le reste des unités vont se reconvertir vers d’autres activités et leurs actifs versés au Trésor public », a-t-il détaillé.
Aït Ali Braham a souligné que l’endettement du secteur industriel public ne dépasse pas les 12 milliards de dollars et que les actifs dont disposent ces entreprises sont suffisants pour couvrir ces dettes.

Des changements à la tête de l’ENIEM
Le ministre de l’industrie a marqué son étonnement et même exprimé sa colère contre les responsables de la direction de l’ENIEM, les accusant d’être derrière une faillite dans la gestion de l’entreprise publique de l’électroménager. Ceci malgré tous les moyens mis à leur disposition. Il s’est montré étonné sur le taux très bas d’exploitation actuel malgré les grandes potentialités de l’ENIEM. « Ils ont même échoué dans le plan CKD pour développer la gamme de produits », s’est-il exclamé, annonçant que « cette semaine, il y aura des changements dans le staff dirigeant ».

Un Office pour la gestion du foncier industriel
Le ministre, Aït Ali a annoncé, hier, la création prochaine de l’Office national de gestion du foncier industriel. Il a fait savoir, par ailleurs, la récupération, par son département de pas moins de 3 000 lots de foncier industriel, dont les bénéficiaires ont abandonné ou détourné sa vocation.
Hamid Mecheri

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