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EXPORTATION D’ÉLECTRICITÉ : L’Algérie met le cap sur l’Europe

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La volonté du Groupe Sonelgaz d’étendre l’exportation d’électricité vers l’Europe a été confirmée par son porte-parole, Khaled Hodna, sur les ondes de la radio locale Sétif.

L’Algérie qui fournit déjà plus de 500 mégawatts (MW) d’énergie électrique à la Tunisie, et est prête à augmenter cette quantité en cas de demande supplémentaire, ambitionne d’en exporter également vers les pays européens. Sonelgaz peut se le permettre. Sa capacité de production d’électricité est de l’ordre de 24 000 mégawatts pour une consommation moyenne annuelle qui ne dépasse pas les 14 000 MW (avec un pic de consommation au niveau national qui a atteint 16 822 MW dimanche 14 août 2022). Cela signifie que l’Algérie a une capacité excédentaire de 10 000 MW qui est mise quotidiennement sur le marché régional, a fait observer, dernièrement, le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, lors de sa participation, à Rome, à la 8ème édition du Forum de haut niveau pour le dialogue en Méditerranée (ROME-MED). Dans cette perspective, « nous comptons développer de vastes infrastructures de transport électrique et un réseau interconnecté, reliant l’Algérie à la rive nord de la Méditerranée », a-t-il déclaré. L’ambitieux programme de développement des énergies renouvelables permettra d’accroître ces capacités, a-t-il fait remarquer. Ces efforts sont déployés dans le cadre d’une démarche de coopération et de partenariat dans les divers aspects liés à l’énergie et la sécurité énergétique dans la région méditerranéenne. Mohamed Arkab a expliqué que « le rapprochement et la coopération dans cette région devront être inclusifs et traiter de tous les aspects et volets liés à l’énergie (Interconnexions électriques transfrontalières, hydrogène, énergies nouvelles) et ne pas se limiter aux hydrocarbures ». En outre, ces efforts « doivent être accompagnés de l’appui des pays développés de la rive nord, à travers la mobilisation des moyens de mise en œuvre, à savoir des financements pérennes et prévisibles, un réel transfert de technologies, un renforcement de capacités et une assistance technique effective », a souligné le ministre. La  capacité de production d’électricité en Algérie est appelée à augmenter encore avec la réalisation des investissements en cours, 6.000 MW prévus, ce qui permet d’atteindre une capacité de production de 30.000 MW à l’horizon 2031-2032 et dépasser les 40 000 voire les 45 000 MW à l’horizon 2035, dont 50% à partir de sources renouvelables. Fin mai dernier, à partir de Rome, où il se trouvait pour une visite d’État de trois jours en Italie, à l’invitation de son homologue italien, le président Abdelmadjid Tebboune a fait état de la proposition de l’Algérie de réaliser un câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie en vue d’approvisionner ce pays et une partie de l’Europe en énergie électrique. Dans le même temps, il a été question de la réactivation du projet d’interconnexion électrique par câble sous-marin entre l’Algérie (Cheffia) et l’Italie (Sardaigne) pour une capacité de 1.000 à 2.000 MW. Le P-DG de Sonelgaz Mourad Adjal a évoqué ce projet. L’Algérie envisage ainsi de poser des câbles à haute tension dans la Méditerranée pour exporter de l’électricité vers l’Europe. Du point de vue algérien, le partenariat entre les associations énergétiques régionales et internationales permettra de travailler de concert pour le développement du secteur de l’énergie électrique et servir l’intérêt commun dans la région de la Méditerranée. On sait que Sonelgaz a commencé à exporter également ses turbines à gaz et auxiliaires fabriqués et assemblés dans ses usines. Le Groupe dispose aussi d’un savoir-faire- notamment en matière de formation dans le domaine de l’électricité et du gaz- qui est déjà valorisé à l’étranger, dans 10 pays africains. Enfin, selon ses responsables, le Groupe Sonelgaz, qui est à l’aise pour satisfaire la demande interne d’électricité, tend à améliorer son service public grâce à de grands investissements engagés par l’État à l’échelle nationale.
M. R.

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