Accueil ACTUALITÉ Évaluation de l’accord d’association Algérie-UE : pari réussi pour Alger

Évaluation de l’accord d’association Algérie-UE : pari réussi pour Alger

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L’Union européenne s’est montrée favorable à la demande algérienne pour le lancement «prochain» de discussions autour de la révision de l’Accord d’association, signé entre les deux parties en avril 2002. L’annonce a été faite, avant-hier, par Federica Mogherini, Haute-Représentante de l’UE, à l’issue de son voyage effectué à Alger. Il y a quelques jours, l’Algérie avait adressé une requête à son partenaire, où elle avait émis le vœu d’ouvrir des pourparlers autour d’une évaluation, conjointe et objective, de l’application de cet Accord, entré en vigueur le 1er septembre 2005. La diplomatie nationale a mis en avant des arguments pour faire valoir le bien-fondé de cet examen, et la légitimité de sa position. Un pari réussi jusque-là par la partie algérienne, du moins, après avoir convaincu son partenaire à accepter la proposition d’ouvrir un dialogue sur un cadre de partenariat, initialement basé sur la parité des intérêts, mais dont le principe «gagnant-gagnant», qui s’impose aux deux parties, n’a pas eu sa résonance attendue.

Du point de vue algérien, les 10 ans de mise en œuvre de l’Accord ont résulté d’un déséquilibre des profits à travers des échanges commerciaux, entre les deux partenaires, qui vont en faveur de l’Europe. Et pour cause, il en ressort clairement que les opérateurs de commerce des pays membres de l’UE sont fortement présents sur le marché national aux dépends d’une balance commerciale chaque année déficitaire, résultant d’écarts financiers allant crescendo. C’est ce qui a constitué, et reste eu demeurant, un handicap à la relance de la machine productive du pays.
Quand bien même l’Accord d’association a prévu un programme d’appui à la dynamisation de la production hors hydrocarbures, via le moyen de mobiliser des Investissements directs européens (IDE). Or, concrètement, rien de tel n’a été réalisé, contrairement à une activité commerciale qui bat son plein, se traduisant par un volume des importations surpassant de loin celui, maigre soit-il, des exportations.
En effet, l’Algérie a relevé une marge très faible en matière des projets d’investissements ramenés par son partenaire, en dépit des opportunités importantes qu’offre le marché national.
En effet, au terme de sa visite effectuée en Algérie, mercredi et jeudi derniers, Federica Mogherini, Haute-Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, a déclaré que «le processus de révision de l’Accord d’association sera lancé dans les semaines prochaines». C’est ce que la Représentante diplomatique de l’UE a annoncé, lors d’une conférence de presse conjointe tenue avec Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. D’ores et déjà, et en la circonstance, un Comité intersectoriel a été installé par l’Algérie à l’effet de mener les discussions avec son homologue européen à ce sujet.
Concrètement, il sera question de réhabiliter les barrières douanières dressées aux produits qui rentrent sur le territoire national. Cette mesure a été déjà prise en 2010 par le gouvernement ayant procédé au gel unilatéral des concessions tarifaires accordées à l’UE. Mais, elle n’a pas eu pour autant les objectifs assignés en termes des recettes fiscales.
À ce titre, même le nouveau schéma de démantèlement tarifaire applicable depuis le 1er septembre 2015, sur 400 sous-positions tarifaires, n’a pas arrêté la saignée due à un manque à gagner pour le Trésor national. Justement, les délégations des deux parties devront se pencher, prochainement, sur cette problématique. Côté algérien, le Comité délégué aura la charge d’identifier de manière rapide les mesures conservatoires d’urgence à prendre dans le cadre du respect de l’esprit même de l’Accord d’association, indique un document de la diplomatie nationale.
Le caractère urgent de l’action trouve surtout sa justification dans le contexte économique actuel du pays, en proie à une crise due à la fluctuation des marchés pétroliers.
C’est ce qu’a tenu à rappeler le chef de la diplomatique algérienne, Lamamra. Selon lui, «il est temps d’évaluer cet Accord pour mieux l’adapter au contexte nouveau dans lequel évoluent les relations bilatérales et aux attentes des deux parties», a-t-il affirmé. Loin de l’idée de revenir sur ses engagements, pris dans le cadre de l’Accord d’association, l’Algérie par le biais des sa diplomatie rassure son Partenaire européen de sa bonne foi.
En effet, la démarche d’évaluation entend tout juste utiliser les dispositions de l’Accord dans le sens d’une «interprétation positive», a-t-on précisé.
L’objectif recherché à travers cet examen est d’aboutir à «un rééquilibrage des liens de coopération», indique, encore, la communiqué de la diplomatie algérienne.
Farid Guellil

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