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Entretien avec Ahmed Zineddine Aoudia, président de la Fédération nationale des auto-écoles

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Le Courrier d’Algérie : La commission interministérielle chargée de l’élaboration du projet du permis de conduire biométrique a été installée mercredi dernier à Alger au siège du ministère des Transports. D’abord que pensez-vous du permis biométrique?
Zineddine Aoudia : Le permis biométrique c’est bon. Pourquoi ? pour éviter de multiples actions frauduleuses de la part des conducteurs. Par exemple, ce qui se fait actuellement, c’est qu’il y a des chauffeurs pertinents qui déclarent avoir perdu leur permis, et se voient délivrer un nouveau permis, se retrouvant avec deux permis en poche. Avec cette ruse, ce chauffeur peut bien échapper au retrait de permis tout en réservant le deuxième pour la suite. Mais avec le permis de conduire biométrique c’est différent. Cette pratique serait totalement évitée. J’insiste sur l’avantage de ce papier biométrique qui offre une meilleure fonctionnalité, pratique, intègre des techniques de reconnaissance biométrique et permet de nombreuses applications de gestions
Les fraudes ne seront plus possibles car toutes les informations devraient être normalement réunies dans un fichier central accessible aux autorités, aux services de police et aux individus concernés ; le contrôle pourra être effectué à l’échelle du pays dans toutes les dairas pour combattre la délivrance de permis en double.Ainsi, plus aucun chauffard, se faisant retirer son permis d’un pays, ne pourra aller le repasser dans un autre pays de la zone européenne, échappant, par conséquent, aux lois de son pays mais aussi aux lois de l’Union européenne. De plus, l’historique étant visible à partir de la lecture de la puce, les mauvais conducteurs seront immédiatement repérés : les fraudes et mensonges au niveau national ne seront donc plus possibles. Ceci facilitera aussi la mutualisation des forces mises en œuvre en faveur de la sécurité routière en Algérie. Donc, le permis de conduire aura des avantages indéniables dans la traque aux chauffards et dans l’amélioration de la sécurité routière.
Ensuite, on pourra lutter contre les falsifications. Par ailleurs, ce document est fragile : il se déchire aisément, cautionnant par conséquent les déclarations de perte. Le fichier central rassemblant toutes les informations relatives au permis de conduire de chacun sera la référence sur laquelle se basera l’État et les services de daira en cas de déclaration de vol ou de perte d’un permis, pour en délivrer un second, en remplacement.

-Est-ce que le fichier national des conducteurs est mis en place ou pas encore ?
-Non, pas encore, d’ailleurs la fédération a attiré l’attention du ministère des Transports dans ce sens à maintes reprises. Il faut savoir que sans fichier national, ni le permis à points ni le permis biométrique ne pourront voir le jour. J’ai entendu parler de la construction d’un siège pour abriter ce fichier, mais pour l’instant rien n’a été fait à ma connaissance.

-Vous avez évoqué le permis à points. Le ministre des Transports vient de démentir le fait que ce dernier ait été reporté, indiquant qu’il sera opérationnel dans quatre mois. Qu’en pensez-vous ?
-Je ne pense pas que les choses seront prêtes dans quatre mois, car comme je vous l’ai expliqué s’il n’y a pas de fichier national il n’y aura jamais de permis à points. Il y a 700 daïras et 2 millions de conducteurs en Algérie comment arriver à les faire rentrer dans le fichier pendant quatre mois. Ce n’est pas évident pour moi.

-Est-ce que la Fédération des auto-écoles a été associée dans l’élaboration de ces deux projets?
-Malheureusement non ; on ne nous a pas associés et même dans diverses prises de mesures on n’a pas été consultés dans l’élaboration des différents règlements, alors qu’on est les premiers concernés car on est les plus proches des candidats. Il faut savoir qu’il y a 7 800 auto-écoles et chaque auto-école prend en charge 50 candidats. Donc si vous faites le calcul vous trouverez un nombre important de candidats qui seront sensibilisés dans ce sens.

-En parlant de sensibilisation, que fait votre fédération pour atténuer la violence routière ?
-Justement il faut savoir que la fédération a initié tout un programme dans ce sens et c’est le premier du genre. La semaine dernière, nous avons organisé une journée de sensibilisation dans ce sens à Mascara. Le 13 septembre ça sera à Bouira et dix jours après on partira à Constantine.
Entretien réalisé par Ines B.

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