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ENTRE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE ET CONFÉRENCE DE CONSENSUS : La classe politique se pronnonce à demi-mot

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L’option d’un report des élections présidentielles d’avril 2019 semble désormais faire son chemin au sein de la classe politique nationale, y compris dans l’opposition. Légalement, il faut attendre la fin de janvier – date de convocation du corps électoral – afin de pouvoir y voir plus clair.
Ce n’est pas encore officiel, mais on en parle comme si c’était tel. Une partie des chefs de partis politiques est maintenant suspendue aux rumeurs confirmant une éventuelle réunion qui aurait rassemblé à la résidence de Zéralda les quatre chefs de partis FLN, RND, TAJ et MPA, ainsi que des ministres au Gouvernement. Pour l’instant, l’élection présidentielle ne peut pas être reportée de ses délais prévus par la Constitution pour s’offrir du temps à discuter dans le cadre d’une conférence nationale, c’est-à-dire une prolongation, automatiquement, du mandat actuel du président Bouteflika, estiment des constitutionalistes. Cela n’est valable qu’en cas de guerre. Le report de ce scrutin est envisagé suite à «l’opacité» et «l’ambigüité» dont il est qualifié par nombre d’acteurs politiques : les plus avertis attendent un signal du président de la République, qui, lui, n’a rien avancé pour l’instant, y compris sur sa propre candidature, si maintien de la date initiale des élections existe. Selon les fuites de la réunion des partis au pouvoir à Zéralda, ce report serait acté par un appel du président Abdelaziz Bouteflika, intervenant avant la date de convocation du corps électoral, à une conférence nationale souveraine à laquelle prendront par des acteurs de divers bords. Cette conférence devrait préparer le terrain pour «un projet de révision constitutionnelle profonde». D’aucuns estiment même que ce projet serait soumis à un référendum populaire. Il serait accompagné par une prolongation, de facto, du mandat actuel du président de la République. D’autres rumeurs évoquent une «modification de la Constitution définissant un mandat de 7 ans mais en maintenant toujours le verrou de limitation des mandats à deux». Cela est expliqué par l’impératif de sauvegarder la stabilité du pays qui serait plus importante que l’élection présidentielle, comme l’avait souligné Amar Ghoul, président de TAJ, qui avait plaidé, le premier, pour «une conférence nationale inclusive» en faveur d’«une Algérie nouvelle». Dans la foulée, d’autres déclarations par d’autres chefs de partis politiques se sont suivies, semblant donner de plus en plus de crédit à cette option. Le report de la présidentielle a été formulé par Abderrezak Makri, président du MSP, qui s’en est réjoui vendredi dernier, en observant «les nouvelles opportunités qui sont apparues à travers les contacts marathoniens menés par le président du MSP (…) pour réaliser la plupart des points de l’initiative par rapport à la possibilité de report de l’élection présidentielle de 2019». Dans un communiqué de son Bureau politique, le MSP a insisté sur le fait que «le report des élections est un projet politique issu de l’initiative du consensus national», en mettant des conditions pour sa réalisation, parmi lesquelles : «Que le report soit accepté et approuvé dans les institutions de l’ensemble de l’État après discussion entre les différents partis politiques au pouvoir et dans l’opposition». Exprimant des réserves à propos de cette conférence, Louisa Hanoune, SG du PT, a affirmé, lors du septième congrès de son parti vendredi dernier, que «nous ne pouvons être indifférents à toute question qui concerne le sort du pays et donc aux initiatives politiques qui sont annoncées et qui convergent sur la tenue d’une conférence nationale». La formation islamiste El-Bina d’Abdelkader Bengrina a exprimé hier son adhésion à cette conférence de consensus à travers un communiqué : «le Mouvement El-Bina applaudit tout effort national qui serait le résultat de la majorité des forces politiques de sorte à réaliser une véritable transformation démocratique dans le cadre de la préservation du caractère social et républicain de l’État». Toutefois, le parti de Talaie El Hourriyet de Ali Benflis, formation de l’opposition la plus organisée, a averti, dans un communiqué hier, que «toute entreprise qui ne dépend pas d’un dialogue véritable et sérieux est un dialogue qui exacerberait la crise plutôt que de trouver une solution viable et durable à l’impasse politique actuelle». Il fait savoir ainsi que «le parti Talaie El Hourriyet reste convaincu que la tenue d’élections libres, justes, équitables et transparentes dans les délais constitutionnels évitera à notre pays de craindre l’instabilité et permettra au peuple algérien d’exprimer véritablement ses choix avec souveraineté». En attendant d’y voir un peu plus clair, un premier signe est peut-être venu de cette annonce faite hier par Louisa Hanoune, SG du PT : «probablement, ce 26 décembre il y aura de nouveaux développements. Il se peut que se soit la signature de la loi de finances 2019. Il se peut aussi que le Président annoncerait des décisions».
Hamid Mecheri

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