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ÉNERGIE SOLAIRE : Un projet de 1000 MW sur les rails en 2021

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Les vastes surfaces du Sahara algérien et un ensoleillement maximum se prêtent bien à la production d’énergie d’origine solaire : un potentiel énergétique inépuisable pour produire environ 3 000 KW/H par mètre carré, selon les prévisions établies.

Mais, tout ce potentiel est resté malheureusement presque inexploité, a regretté hier, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, le professeur Chams-Edine Chitour, ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, annonçant que l’État ambitionne de réaliser 1 000 mégawatts (MW) d’installations solaires en 2021 à travers le pays afin de parvenir à 15 000 MW d’ici 2035. Le ministre de la TEER a constaté, amèrement, que le pays semble avoir « tourné le dos » à cet énorme potentiel, en se focalisant sur l’exploitation des énergies fossiles.
Pour lui, les 52 dollars actuels affichés pour un baril de brut, « ne doit pas laisser croire que nous sommes sortis de l’ornière ». Pour rattraper son retard, elle va, dès 2021, inaugurer un important programme de construction de centrales solaires en diverses régions des Zones sahariennes et des Hauts plateaux, a dévoilé le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables. Il considère qu’il devient urgent d’aller vers la transition énergétique, en levant les blocages dûs aux « anciennes habitudes » et aux comportements « de bêtise ». Pour lui, il est intolérable que l’Algérie, confrontée à une situation délicate, continue de consommer l’équivalent de 300 millions de dollars.
Il estime, à ce propos, que la grande priorité devra consister à lutter contre le gaspillage par l’entremise d’économies d’énergie. Relevant au passage que le modèle énergétique national est, à 80 %, non créateur de richesse. Aux fins de réaliser ces économies, Chems-Eddine Chitour fait part de quatre chantiers que sont la conversion des véhicules au GPL, l’introduction de l’usage du Diesel fioul, celui du gaz naturel comme carburant et, enfin, celui de la locomotion électrique. Rappelant que l’Algérie possède actuellement environ 2 500 milliards de mètres cubes de gaz naturel en réserve, dont elle consomme près de 100 millions, chaque année, il prédit que dans 25 ans, et à ce rythme, « nous risquons un sérieux problème » qui est celui de ne plus pouvoir exporter. Il faudra à ce moment, dit-il, choisir entre consommer ou exporter. Face à ce constat, le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables a appelé à stopper la réalisation de centrales thermiques et à freiner l’investissement consacré au gaz naturel. « C’est un scandale, s’insurge-t-il, de continuer à consommer du gaz naturel », signalant avoir demandé à l’entreprise SONELGAZ de mettre un terme à ces types d’équipements et à laisser place aux centrales solaires et éoliennes.
Révélant le programme d’exploitation du solaire, en particulier, le ministre annonce que, pour 2021, il est projeté de commencer à installer, « un peu partout», des équipements permettant chacun, de produire 1 000 mégawatts de ce type d’énergie, équivalent, précise-t-il, à 1,5 million de mètres cubes de gaz, « que nous allons laisser aux générations futures ». Des moyens de financement indispensables à la réalisation de ces centrales, il indique qu’ils seront tirés de l’exploitation du gaz non consommé et pour cela, s’accrocher aux pays possédant une grande expérience en matière d’exploitation de l’énergie solaire, citant, notamment la Chine l’Allemane et les États-Unis.
Chams-Edine Chitour a dit privilégier la voie des partenariats stratégiques, ajoutant qu’il s’est entretenue avec l’ambassadrice d’Allemagne en Algérie et l’ambassadeur des États-Unis, et bientôt avec celui de la Chine. « Si on fait un appel d’offre d’une année et demie pour faire aboutir une opération, un partenariat stratégique au bout de trois ou six mois permettra de régler le problème », a-t-il déclaré. Ajoutant : « Et le temps joue contre nous. Nous devons absolument mettre, au minimum 1 000 mégawat par an, jusqu’à 2035, c’est-à-dire le plan des 15 000 mégawat il faut le réussir, et ce, en s’asseyant autour de table et dire clairement que l’énergie classique est révolue, il faut trouver d’autres moyens pour la freiner sans évidement compromettre le niveau de vie et la disponibilité d’énergie pour les citoyens ».
Il a soutenu que l’Algérie dispose de beaucoup d’alternatives : en plus du solaire, l’éolien et aussi les 280 sources d’énergie géothermique, que Chitour a considéré comme « un énorme gisement ». « Il y a d’autres possibilités. Le Sahara est une pile électrique, il faut donc qu’on les développe », a-t-il insisté.

« Il est temps de passer à la voiture électrique »
Le ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables a estimé hier qu’il est temps pour l’Algérie de passer à l’électrique. « Actuellement, il faut que les citoyens sachent que l’ère des carburants est derrière nous, cela veut dire que le diesel et l’essence n’ont plus vocation à partir de 2030 à rester dans la civilisation actuelle, parce que les changements climatiques sont là , tout le monde va vers la neutralité carbone, et ils [les législations mondiales et européennes sur le climat] vont nous imposer la neutralité carbone », a-t-il déclaré.
En plus de son caractère écologique, la voiture électrique revient moins chère, selon le ministre, mettant en avant que 100 KM parcourus par la voiture électrique revient à 60 DA, contre 300 DA pour la voiture thermique, c’est-à-dire 5 fois plus cher. S’agissant du transport, le ministre a indiqué que pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, des bus convertis en GPL vont être mis en circulation au niveau de la capitale permettant ainsi une économie de 30 % de la consommation de diesel. Le ministre a révélé qu’il s’est entendu avec le ministre de l’Énergie sur l’importation de cinq bornes électriques – servant comme des stations de rechargements pour les voitures électriques – pour les installés « là où il y a plus de représentativité ». Il a fait part de son souhait de voir le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, circuler à bord d’un véhicule électrique pour marquer l’entrée de l’Algérie dans l’ère de la révolution électrique.
« Actuellement une voiture low-cost nous pouvons l’avoir à 10 000 euros, on va importer quelques voitures électriques, le ministre de l’Industrie m’a donné des assurances qu’on va en acheter. Il faut que les citoyens voient, il n’est pas question que l’Algérie soit toujours à la traine et en retard d’une guerre, la révolution électrique est un train et nous devons le prendre », a-t-il souligné. Il a fait savoir que le Premier ministre a donné des autorisations pour équiper toutes les stations Naftal sur l’autoroute Est-ouest par des bornes électriques et de l’énergie solaire.
Hamid Mecheri

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