La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a été, hier, virulente envers le patron du FLN, Amar Saâdani, en répondant à ses déclarations récentes, et dans lesquelles il remet en cause la représentativité et même la constitutionnalité du Parti des travailleurs. ,Lors de la conférence de presse qu’elle a animée au Centre national d’études et de recherches syndicales, à El-Achour (Alger), à l’occasion de la réunion ordinaire de la commission nationale des élus du PT, Hanoune n’a pas lésiné sur les mot envers cet homme, après ses déclarations «honteuses», selon elle, qu’il avait faites depuis Annaba.
D’un ton coléreux, Louisa Hanoune n’est pas allée par le dos de la cuillère pour répondre, point par point, aux déclarations «irresponsables et infondées» de Saâdani. Qualifiant cette vision de «regard incarnant la décadence politique en Algérie». «Certains militants de l’ancien parti unique ont pris contact avec nous pour nous présenter, à la place de leur SG, leurs excuses», témoigne Hanoune, qui révélera l’absence d’harmonie des idées même entre Saâdani et ses collègues. Avant d’ajouter que le PT répondra sur le terrain par des succès politiques, et non pas par des déclarations basses sans fondement. «Si notre parti est tellement petit et non représentatif, pourquoi lui consacrer autant d’importance par l’une des premières forces politique du pays, à l’occasion de la date symbolique du 24-Février?», s’interroge-t-elle. «Le PT est le parti des couches travailleuses, mais pas celui de nouveaux riches, de la mafia du foncier et de la dilapidation des biens publics», a-t-elle ajouté, faisant allusion aux dernières accusations, dont avait fait Amar Saâdani, par rapport à ses biens découverts à Paris. Pis, elle traite le patron du FLN d’«ignorant» aux lois de la République, en réponse à ses déclarations, selon lesquelles «le PT n’est pas constitutionnel». «Je l’invite à lire la Constitution et faire distinction entre les conceptions», lâche-t-elle sur ce point. Par ailleurs, la conférencière a brossé un tableau général sur plusieurs questions d’actualité dans notre pays. Elle a tenu à rappeler le président de la République pour tenir à ses engagements dans notamment la lutte contre la corruption, et la propagation de la mafia du foncier au nom de l’investissement privé. Affirmant, dans ce contexte, son opposition à l’amendement de l’Article 17 de la Constitution, et à l’issue duquel il sera procédé à la privatisation des transports, aérien et maritime. Elle a précisé que le PT n’est pas contre le secteur privé créateur de richesses, mais plutôt contre l’atteinte aux droits des travailleurs, la dilapidation du foncier et la destruction de l’environnement au nom de l’investissement.
Louisa Hanoune a tenu, aussi, à réitérer son soutien pour l’exploitation du gaz de schiste, estimant que «empêcher l’État d’explorer cette richesse naturelle s’assimilerait à une confiscation de ses attributions, missions et responsabilité de développement». Pour elle, cette question, instrumentalisée pour des fins inavouées, a été une occasion, aux habitants du Sud, d’exprimer leur sentiment d’exclusion et dénoncer les problèmes socio-économiques. Après la visite qu’elle a effectuée, le 24 février à Hassi-R’mel (Laghouat), à l’occasion du double anniversaire de l’UGTA et la nationalisation des hydrocarbures, Louisa Hanoune se dit «avoir confirmé l’attachement des travailleurs de Sonatrach à l’exploration de cette énergie non conventionnelle».
L’autre point abordé hier, les propos du patron de l’opérateur de téléphonie mobile Ooredoo, Joseph Ged, dans lesquels il avait menacé, récemment, les journalistes de ne pas attribuer de la publicité aux médias qui se permettent d’attaquer l’Algérie ou le Qatar. Hanoune a dénoncé ces agissements, insistant sur le respect la liberté de l’expression en Algérie, et l’enlèvement de la pression sur les journalistes sous toutes ses formes.
Salim Nasri