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« ELLES SONT PRESERVÉES PAR LA CONSTITUTION, MAIS PAS PAR LES LOIS ORGANIQUES » : Lyes Merabet s’exprime sur les libertés syndicales 

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Invité, hier, à s’exprimer sur les ondes de la Radio nationale Chaîne 3, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique, Lyes Merabet, a indiqué avoir constaté la préservation des libertés syndicales dont la liberté de l’exercice syndical, le droit à la grève, et la protection entres autres des syndicalistes, dans le projet de révision de la Constitution. Selon lui, le problème ne se situe pas à ce niveau, mais plutôt dans les lois organiques qui en découlent. Pour argumenter son constat, Merabet a cité l’exemple de la Confédération des syndicats algériens, dont il est président, et qui n’a toujours pas eu son agrément après plus d’une année de création. « Malgré les engagements pris par les autorités dans ce sens, nous ne sommes toujours pas reconnus comme confédération agréée » a-t-il déploré. Selon lui, l’état d’esprit n’a toujours pas changé, car des situations de blocage aux droits d’exercer librement sont toujours recensés et la société civile tente de s’organiser difficilement, poursuit-il, pour accompagner les mutations sociales. Toujours dans la même optique, Merabet fait état d’un décalage entre le discours politique et la réalité du terrain. « Nous ne comprenons toujours pas pourquoi il y a des militants hirakistes qui sont emprisonnés pour avoir été dans la rue et se sont exprimés différemment et osé exprimer des sujets qui ne font pas dans le consensus », s’est-il interrogé. Concernant le projet de révision de la Constitution, le président du SNPSP estime que les conditions d’un débat autour de cette question ne sont pas réunies en raison du confinement imposé dans le cadre des mesures sanitaires prises pour lutter contre la propagation du coronavirus. « Les contraintes liées au confinement sanitaire ne permettent pas la tenue de réunions de concertation et de discussion entre les différentes parties de la société autour de ce projet ».

« Les praticiens exclus du plan sanitaire »
Lyes Merabet a regretté, par ailleurs, l’ « exclusion » des praticiens de la santé du processus de mise en place du plan sanitaire. « Jusqu’à présent nous n’arrivons pas à comprendre cette démarche », a-t-il affirmé avant d’indiquer que des propositions et des recommandations avaient été soumises le mois de mars dans ce cadre au ministère de la Santé, mais qui n’ont pas été prises en compte. Parmi ces propositions, l’invité de la rédaction cite entre autres celles liées à la fermeture des frontières, la mise en quarantaine des voyageurs qui rentraient au pays, les conditions de travail et le problème du personnel malade nécessitant une mise en congé exceptionnel, dont les femmes enceintes.

« Arrêter l’hémorragie du secteur public vers le privé »
Abordant la question de la réforme du système de Santé, Lyes Merabet a rappelé que le secteur est en réforme depuis 2004, et jusqu’au jour d’aujourd’hui les objectifs n’ont pas été atteints. L’intervenant explique que ce résultat est d’abord dû au fait qu’aucune évaluation n’a été faite, mais surtout d’une instabilité « absolue » en raison de la succession de douzaines de ministres à la tête du secteur. « On ne peut pas marier l’instabilité avec un projet de réforme profond », a relevé Merabet avant de souligner qu’il y a nécessité « aujourd’hui » de la création d’une fonction publique sanitaire hospitalière afin d’accompagner la spécificité du secteur de la Santé à travers ses composantes. Pour le syndicaliste, la révision en profondeur du système de santé « c’est de redonner aux professionnels le goût du travail dans le secteur public, d’arrêter l’hémorragie du secteur public vers le privé, mais surtout d’intéresser les jeunes à rester dans le pays».
A. N. C.

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