Accueil ACTUALITÉ ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES FRANÇAISES : Un premier tour miné par les extrémismes

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES FRANÇAISES : Un premier tour miné par les extrémismes

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Le premier tour des élections présidentielles françaises, prévu aujourd’hui, intervient dans une conjoncture locale et internationale particulière qui semble avoir pesé de tout son poids sur le discours des candidats.

Les sondages et même s’ils consacrent le particularisme gauche-droite de la scène politique française, est en train de ménager des ouvertures pour les extrêmes pour les deux bords. Emmanuel Macron qui a été affaibli par le mouvement des gilets jaunes, et qui était monté au front pour sauver son chef du gouvernement malmené par le radicalisme du mouvement des anti pass- sanitaire, pourrait fort bien se voir encore plus affaibli au soir du premier tour. Actuellement, il ne doit espérer des soutiens que du centre  et de la droite traditionnelle sur laquelle il avait bâti les fondements de sa première élection et son premier mandat.  Et même si les sondages le donnent présent au deuxième tour, il faut savoir qu’il n’a pas les coudées franches et il se pourrait fort qu’il sollicite un rassemblement républicain, au second tour pour faire barrage au candidat de l’extrême droite, Le Pen ou Zemmour.
Crédité de 26,5% par l’institut de sondage Ipsos, il devance d’une courte encolure la cheffe du rassemblement national qui pointe avec 23% des intentions de vote. Il faut rappeler dans ce cadre que le large consensus qui avait permis l’élection de Macron pour un premier mandat a volé en éclat et il est fort possible qu’il soit encore plus affaibli sans le ralliement des voix de Zemmour et Pécresse, classés 4e et 5e place. Le podium du premier tour est complété par Mélenchon, classé troisième aussi bien par le sondage Ipsos que celui de l’institut Elabe. Ce dernier pourrait même gagner d‘autres voix, notamment des socialistes qui n’ont pas encore digéré le choix de Anne Hidalgo pour représenter le PS ou encore quelques électrons libres des divers gauches et des écologiques. Concernant les intentions de vote, il faut préciser dans ce cadre que l’exacerbation du discours raciste aussi bien dans le discours de Zemmour, Le Pen et même Macron, risquent de grossir les rangs des partisans du candidat Mélenchon. En tentant de séduire les partisans du nationalisme français qui continue de rêver d’un passé colonial florissant, Le Pen et Zemmour se sont grillés aux yeux des électeurs d’origine maghrébine, ou africaine et qui constituent le gros lot des nouveaux électeurs issus de l’émigration. D’ailleurs, leur poids risque d’être déterminant dans l’issue aussi bien du premier tour que du second. « Ces jeunes qui ont vécu la stigmatisation, qui sont menacés de ré-émigration par Zemmour, qui paient les frais de la récession économique, et qui avaient grossi les rangs des gilets jaunes et des anti-pass sanitaire, détiennent la clé pour le choix du futur président français »,a  affirmé un chercheur universitaire de passage sur le plateau de la  chaine LCI. Et si les candidats à l’élection française ont axé le gros de leur argumentaire sur les questions sociales et économiques purement franco-françaises, au second tour, quand il s’agira de politique étrangère et de coopération, les lignes entre la droite et la gauche, ou encore avec les extrêmes risquent de bouger. Ce jour-là, Macron devra expliquer la position de soumission aux injonctions US dans le dossier de la guerre d’Ukraine.  Il devra expliquer l’échec de mener Poutine à se soumettre aux batteries de sanctions imposées par l’occident. Il devra expliquer comment son futur gouvernement va gérer la crise énergétique qui se profile à l’horizon et comment il va gérer les retombées de la pandémie et de la guerre d’Ukraine. Et ce sont ces sujets qui risquent de le perdre face à des candidats qui n’ont pas participé à aucun des gouvernements qu’il avait adoubés depuis son élection il y’a cinq ans.
Slimane B.

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