Accueil ACTUALITÉ ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 12 DÉCEMBRE PROCHAIN : Pas de candidat surprise

ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 12 DÉCEMBRE PROCHAIN : Pas de candidat surprise

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À force que le délai pour la réception des dossiers des candidats à la candidature pour le prochain scrutin présidentiel du 12 décembre, prévu samedi à minuit, arrive peu à peu à son terme , la liste de près de 150 prétendants ayant retiré les formulaires des parrainages pour participer  à la course, se rétrécit telle une peau de chagrin.

Hormis les candidats potentiels déjà pressentis à y participer, et qui sont connus du grand public, à l’instar de Ali Benflis, Abdelmadjid Tebboune, Abdelkader Bengrina, Azzedine Mihoubi, Abdelaziz Belaïd et de Belkacem Sahli, les autres prétendants, qui sont sortis de nulle part pour la majorité, n’avaient pas donné signe de vie auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), dirigée par Mohamed Charfi.
Au premier jour du début de la réception des dossiers des candidats entamé mercredi auprès de l’Anie sise à Club des pins (Alger), c’est le successeur de Ahmed Ouyahia, Azeddine Mihoubi, SG par intérim du RND, qui avait alors ouvert le bal mercredi matin, suivi dans l’après midi par, Abdelkader Bengrina, président et  candidat du Mouvement El-Binaa.
«Le peuple algérien a besoin de restaurer la confiance et l’espoir », a indiqué Bengrina dans une déclaration à la presse, à l’issue du dépôt de son dossier de candidature, qui compte mener sa campagne électorale sous le thème «ensemble pour construire une Algérie nouvelle».
Pour les autres candidats d’«envergure», à savoir l’ ancien Premier ministre, sous le régime de Abedelaziz Bouteflika, et président du parti « Talaië El Hourryat » ; Ali Benflis,  le candidat indépendant et également ancien Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune,  Abdelaziz Belaïd du Front El-Moustakbal et Belkacem Sahli,  président de  l’Alliance nationale républicaine (ANR), ils sont programmés pour aujourd’hui,  soit le dernier jour pour le dépôt des dossiers.
L’annonce, rappelle-t-on, de la participation de Tebboune à ce scrutin présidentiel,  n’était pas du goût de l’ancien Premier ministre,  Ali Benflis, qui a sitôt réagi, qualifiant cette entrée inattendue de Tebboune d’«un 5ème mandat de Bouteflika », et à Tebboune de rétorquer qu’il ne veut pas se livrer à des polémiques stériles, tout en rappelant que lui aussi était victime de ce même système. L’ancien ministre, Ali Benflis, espérait peut être s’octroyer sans partage l’énorme réservoir de militants du FLN, parti mis en berne après l’incarcération de ses chefs, et garder à lui seul tout ce beau monde avant que ne débarque Tebboune, pour lui brouiller les pistes,  certes sans aucune couleur partisane mais qui traîne dans les rouages du FLN.  Et ce scrutin n’a pas donné naissance, comme attendu, à un candidat surprise, que les rumeurs avaient déjà alimentés, évoquant, notamment l’ancien Président durant les années de braise de  90, quand le pays était mis à feu et à sang, le «très estimé»  Liamine Zeroual, et l’ancien chef du plus vieux parti, le Front de libération nationale (FLN),  Abdelaziz Belkhadem, plusieurs fois ministre, également ancien Premier ministre, aucun d’eux ne s’est porté candidat à cette échéance électorale controversée, pourtant les rumeurs étaient très insistantes à leurs sujets.
Pour le père des réformes en Algérie, Mouloud Hamrouche ou « l’homme au parapluie » comme certains aiment le nommer, il a refusé de se présenter à cette élection en dépit de nombreuses sollicitations en raison de son charisme et ses analyses pertinentes et clairvoyantes, que lui reconnaissent même ses pires détracteurs, sur des questions politiques nationales brûlantes engageant l’avenir du pays. Le vieux routier de la politique s’est excusé et non seulement : « Même si je suis élu, je ne pourrais rien faire » a-t-il déclaré récemment,  tout en remerciant, au passage,  tous ceux qui l’ont sollicité. Une déclaration lourde de sens, surtout quand elle émane d’une personnalité nationale d’envergure, et qui connaît parfaitement les rouages du pouvoir et son fonctionnement depuis l’indépendance à nos jours pour y avoir servi à l’époque de feu le président Chadli Bendjedid. La longue liste des prétendants s’est ainsi vue réduite à quelques postulants, du moins pour l’heure, en attendant l’annonce, par l’Anie de  Charfi, de la liste définitive des candidats retenus pour participer à cette course à la magistrature suprême, après étude des dossiers de postulants . Mais le nombre n’ira sûrement pas à tout casser au- delà de dix (10) postulants pour une élection d’où se dégage l' »odeur » d’un  déjà vu.
Quoi qu’il en soit, la mission ne sera pas de tout repos pour les candidats « admis » pour prendre part à ce rendez-vous électoral. Face à la rue qui grogne et bouillonne, et qui a entamé cette semaine son neuvième mois de révolte pacifique, il est  à se demander comment ces prétendants comptent mener leurs campagnes électorales respectives, face à un  mouvement populaire, qui la rejette, et bien déterminé à faire tomber tout le système et ses symboles avec.
Aujourd’hui même, le mouvement populaire en marche depuis le 22 février, signera sa 36ème marche de vendredi, après la énième démonstration de force des étudiants mardi dernier,   dont la mobilisation n’a pas baissé d’un iota, et bien décidé à renvoyer sine die  la prochaine élection jusqu’à l’aboutissement de toutes ses revendications légitimes , dont le départ du système, la libération de tous les détenus de l’après 22 février, et le passage à une transition démocratique et pacifique. Et pour boucler la boucle,  la corporation des avocats était également de retour cette semaine pour appuyer le mouvement citoyen dans sa lutte pacifique. Une imposante marche a été organisée jeudi à Alger pour dénoncer les « arrestations » des manifestant et exiger la libération immédiate de ces détenus ‘’arbitrairement’’ condamnés, soit pour le port de l’emblème amazigh, ou juste pour avoir participé à des marches populaires, pourtant pacifiques depuis le début, sans oublier les militants politiques et chefs de partis incarcérés , dont Karim Tabou, Samir Benlarbi, Fodil Boumala, et ceux de la société civile, notamment du mouvement « RAJ ».
Brahim Oubellil 

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