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El Hadj Mohamed Tahar Fergani décédé mercredi à Paris : «Le Rossignol de Constantine» s’est éteint

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Le maître du Malouf, El Hadj Mohamed Tahar Fergani est décédé mercredi dernier à Paris à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie. Fergani, a laissé un riche fond d’œuvres artistiques comme chanteur émérite du Malouf.

Des artistes et hommes de culture ont salué la mémoire du défunt. Sa mort demeure une perte pour la musique algérienne de Malouf. Mohamed Tahar Fergani, est né le 9 mai 1928 à Constantine. Chanteur, violoniste et compositeur, il est surnommé le « Rossignol de Constantine ». Il a commencé au milieu des années 40, avec le feu Cheikh El-Missoum et Ahmed Wahby, dans le genre moderne. Maître incontesté de la musique Malouf, Mohamed Tahar Fergani est l’un des rares chanteurs à interpréter des compositions sur quatre octaves. En plus du Malouf, il interprète le Mahjouz (type populaire constantinois dérivé du Malouf), Zjoul (genre musical aussi ancien que le Malouf constantinois) et Hawzi (type populaire dérivé du Tlemcen gharnati). Son père Hamou Fergani était un chanteur de Hawzi. Mohamed Tahar commence dans la musique orientale, puis il change de style en s’approchant du Malouf. Ses principaux maîtres étaient Cheîkh Hassouna et Cheîkh Baba Abid. Les Fergani sont très épris par la musique Malouf. Sa sœur Z’hor était également chanteuse et son fils Salim est un cheikh reconnu du Malouf. Mohamed Tahar Fergani a des centaines d’enregistrements à son actif et a reçu plusieurs prix internationaux. Il a eu le mérite de porter ce genre musical très apprécié dans son cœur au-delà des frontières nationales comme un premier moyen d’expression sensible. Fergani a créé son propre orchestre et sa propre école à Constantine. Une de ses chansons connues en Algérie «Ed Dhalma» (l’injuste) du poète, Henni Bengenoune a été très apprécié du public. En outre, il n’a pas cessé de défendre l’art algérien en enregistrant des chefs-d’œuvre de la chanson Malouf, pour sauver un magnifique patrimoine malheureusement menacé. Les Fergani aussi de père en fils, ont participé à inclure la chanson Malouf en grandes lettres dans la musique nord-africaine et dans le monde entier. Dans une lettre de condoléances adressée à la famille du célèbre chanteur, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a déclaré que «l’Algérie a perdu une de ses icônes culturelles». Il ajouta que «c’est avec une profonde tristesse que j’ai appris la mort du maître du Malouf et du grand ami El Hadj Mohamed Tahar Fergani, décédé après une longue et riche vie de contribution et de créativité. Dans ces circonstances douloureuses, je voudrais offrir à tous les membres de sa famille, à ses proches, à ses amis, à ses fans et à toutes les familles artistiques algériennes mes plus sincères condoléances, que le Tout-Puissant Allah lui accorde le Paradis». D’autre part, le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, dans un message de condoléances a qualifié jeudi à Alger, Mohamed Tahar Fergani, de «monument de la musique andalouse» et de «personnalité distinguée» ayant marqué la culture algérienne. Le défunt, connu pour la place qu’il occupait dans le cœur des amateurs du Malouf constantinois, était un grand symbole, adulé et respecté, et jouissait d’une renommée qui avait dépassé les frontières». De sa part, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, s’est dit très attristé par le décès de Mohamed Tahar Fergani. Ainsi, il conclut : «avec cette disparition, l’Algérie aura perdu un de ses plus grands artistes qui a consacré sa vie à la préservation du Malouf, un art raffiné et apprécié». De son côté, le directeur de l’Opéra d’Alger, Noureddine Saoudi, a salué le génie du maître du Malouf dont la disparition laisse un grand vide dans le paysage culturel algérien et celui du Malouf, alors que le directeur artistique de l’Association de musique andalouse «Les Beaux-arts d’Alger», El Hadi Boukoura, déplore la disparition d’un des repères de la musique andalouse.
Lazreg Aounallah

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