L’annonce officielle d’un concours pour le recrutement d’enseignants dans les trois paliers de l’Éducation nationale ne fait pas que des heureux. En effet, dans un communiqué de presse rendu public, hier, la Coordination nationale des enseignants contractuels et vacataires, affiliée au Conseil des lycées d’Alger (CLA) est revenue sur la journée de contestation du 21 avril dernier organisée devant l’annexe du ministère de l’Éducation nationale à Ruisseau afin de dénoncer la décision de la ministre de ne recruter que 19 000 enseignants. Ainsi, la Coordination a désapprouvé, dans ledit document, la décision de la ministre l’accusant de « marginaliser » cette catégorie. Selon elle, l’école algérienne accuse un important déficit dans l’encadrement pédagogique et doit créer 40 000 postes budgétaires. En outre, la Coordination a déploré le fait que les enseignants contractuels et vacataires soient
«comme à l’accoutumée exclus» de l’opération. De surcroît, selon le même communiqué, la Coordination va, encore une fois, recourir à la protestation en organisant, mardi prochain, des sit-in devant les directions de l’éducation, à travers les 48 wilayas du pays. Par ailleurs, la même source a fait savoir que les principales doléances des contractuels et des vacataires se résument, en cinq points. En premier lieu, leur intégration avant de recourir aux concours de recrutements ou de faire appel à de nouveaux enseignants, tout en affirmant que les enseignants contractuels ont acquis de l’expérience leur permettant ainsi d’être intégrés. Pour ce qui est du second point, la Coordination revendique le paiement des salaires des contractuels et vacataires, régulièrement, sans aucun retard ni manque, tout en appelant la tutelle à les protéger contre la «bureaucratie» et les
«manipulations». Quant au troisième point, la Coordination a appelé le ministère de l’Éducation nationale à se pencher sur les conditions socioprofessionnelles et pédagogiques de cette catégorie. En quatrième lieu, elle a appelé la tutelle à mettre un terme à ce qu’elle qualifie de « politique de bricolage », en arrêtant l’exploitation de ces derniers. La Coordination appelle enfin à l’application de la prime de rendement au profit de cette catégorie d’enseignants. Pour rappel, le concours de recrutement, prévu au mois de mars, a commencé mercredi dernier. Les postes ouverts en direction des diplômés universitaires sont plus exactement de l’ordre de 19 262 postes à pourvoir dont
9 012 pour le cycle primaire, 6 850 pour le moyen et 3 400 pour le secondaire. Le directeur des ressources humaines au ministère de l’Éducation, Abdelhakim Belabed avait assuré que le concours se déroulera en toute transparence. Notons que la date limite de dépôt des dossiers est le 12 mai prochain. Une chose est sûre, la fin de l’année scolaire 2014-2015 s’annonce d’ores et déjà chaude. Les protestations dans le secteur se sont multipliées ces derniers mois. Rappelons, à ce sujet, que les Corps communs de l’éducation prévoient de débrayer le 27, 28, et 29 de ce mois en cours.
Lamia Boufassa