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Éducation nationale : La rentrée scolaire ratée ?

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La rentrée scolaire 2019/2020 ne s’est pas réellement déroulée dans les bonnes conditions qu’on prétendait. Alors que le ministère de l’Éducation nationale avait assuré, à maintes reprises, la veille de ce rendez-vous scolaire, que tout a été mobilisé pour le réussir, sur le plan humain et matériel, le constat laisse cependant perplexe, car de grandes lacunes ont marqué cette rentrée, qui ne seront pas sans impact sur le volet pédagogique.

Des insuffisances ont été, en effet, enregistrées dans plusieurs wilayas du pays au premier jour d’école, mercredi dernier, dans des établissements des paliers primaire, moyen et secondaire. C’est le cas de cette école primaire à M’sila où des élèves ont été contraints de s’asseoir à même le sol, en raison de l’inexistence de ce qui fait, en premier lieu une école, à savoir : des tables et des chaises. Cet incident, dont les images ont fait le tour de la toile et choqué les internautes, après le traumatisme des élèves et le cauchemard de leurs parents, a poussé le ministre du secteur, Abdelhakim Belabed, à réagir, et à ouvrir une enquête, après avoir été affirmatif, bien avant mercredi dernier, que « toutes les conditions sont réunies pour une bonne rentrée scolaire ». Seulement voilà, les explications qu’aurait fourni le chef de cet établissement ne tiennent pas la route car rien n’aurait justifié un tel laisser-aller puisque les préparatifs pour la reprise des cours devraient se faire, des semaines, bien avant le jour J, et non pas la veille de la rentrée scolaire ou durant la reprise des cours. Sur la situation lamentable qu’ont vécue les élèves, leurs parents et leurs enseignants à M’sila, à Alger, c’est des élèves de terminal qui ont été surpris le jour de la rentrée de savoir qu’ils ont été transférés vers un autre lycée, à Ouled Fayet, sans en être informés bien à l’avance. Cette décision prise contre le gré de ces élèves a provoqué une grande colère parmi ces derniers, quitte à menacer de ne pas rejoindre les cours jusqu’à ce qu’ils soient réintégrés dans leur ancien lycée. L’on évoquera également le cas de cet élève d’Aïn Guezzam, à la wilaya de Tamanrasset, qui, face au ministre s’est mis à énumérer un nombre interminable de lacunes au niveau de cette commune. En plus d’appeler à la réalisation d’un centre d’examen du Baccalauréat, cet élève de terminal fait part d’un manque de manuels scolaires, d’absence de transport scolaire ainsi que des terrains de sport, dans les différentes écoles ou à proximité. Dans d’autres wilayas, à l’exemple de Djelfa, les parents d’élèves ont organisé une marche pour appeler au départ du directeur de l’Éducation de cette wilaya, en réaction à son laxisme et sa mauvaise gestion du secteur, alors qu’à Béjaïa, les élèves n’ont pas tous repris le chemin de l’école, en raison de la vétusté de plusieurs établissements scolaires. Ce qu’il faut retenir en tout cas de cette déplorable rentrée, pour un secteur devant transmettre le savoir et la connaissance dans de meilleures conditions, et de surcroît pour un secteur stratégique pour toute société, est que c’est pratiquement le même scénario qui se répète à chaque rentrée scolaire, notamment avec les mêmes problèmes récurrents qui reviennent. En l’absence de bilan et d’une meilleure gestion de nos établissements scolaires, à différents niveaux, les leçons ne peuvent être tirées, pour aller sur la voie réelle d’une amélioration effective des conditions de scolarisation, au lieu de faire face aux mêmes problèmes qui se reproduisent, à l’intérieur du pays, dans les régions enclavées, comme dans des établissements scolaires situés, dans les villes. Les responsables du secteur de l’Éducation, au lieu de prendre en charge toutes les questions, liées à la rentrée, et cela bien avant le jour de la reprise du chemin de l’école, la mobilisation de la dernière minute est à l’origine des cas de figures cités auparavant, et celles, sans nul doute, à venir. Alors affirmer que la rentrée « s’est déroulée dans de bonnes conditions », c’est faire fi que des écoliers et leurs parents ont raté ce jour, car un des responsables du secteur n’a pas été en mesure de réunir les conditions, pour une raison ou une autre, dont l’élève, l’enseignant et le parent ne sont pas concernés ni de près ni de loin, ils ont été les victimes d’un laisser-aller. Par ailleurs, plusieurs ministres ont été mobilisés pour donner le coup d’envoi de la rentrée scolaire, dans certaines wilayas du pays, et ces derniers ont pu se rendre, selon le planning, y compris le ministre du secteur concerné, dans des établissements dotés des moyens nécessaires pour la scolarité des élèves, alors que les photos et les vidéos partagées sur les réseaux sociaux et diffusées dans certaines chaînes de télévision nationales , montraient une autre situation, des élèves en classe, sans tables, ni chaises !
Ania Nait Chalal

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