Ayant catégoriquement refusé de signer la charte d’éthique et de stabilité, le Syndicat est déterminé à mettre en œuvre ses menaces. Ainsi, le Conseil des lycées d’Alger (CLA) rouvre le dossier des débrayages dans le secteur de l’éducation que la tutelle croyait avoir, définitivement, caché dans le tiroir.
Persuadé que d’autres syndicats le suivront dans les prochains jours, le Conseil des lycées d’Alger fait preuve de résistance. Malgré les promesses du ministère de l’Éducation de régler les différents problèmes des travailleurs du secteur, ce même syndicat reste peu convaincu. Il décide donc d’interrompre le calme qui régnait temporairement en observant, aujourd’hui 18 octobre, une action de contestation qui est, selon les organisateurs de ce mouvement, une réaction à la non-prise en charge des revendications du syndicat.
Le CLA appelle, à ce propos, à la concrétisation des engagements cosignés dans le P-V du 7/3/2014, ainsi qu’à une série de doléances qui n’ont toujours pas été traitées. S’agissant, en outre, de la charte de l’éthique et de stabilité soumise par la tutelle aux différents syndicats du secteur, là, encore, le CLA reste sur sa position. «Nous avons de l’éthique, et nous n’allons pas signer ce pacte pour le prouver», avait affirmé le porte-parole du Conseil, Idir Achour, qui avait déclaré aussi que l’objectif du pacte était avant tout de gagner l’opinion publique.
De son côté, la ministre de l’Éducation nationale avait exprimé samedi son regret quant à ces menaces de grève brandies dans le secteur, qui coïncident, selon elle, avec la mise en œuvre des acquis en faveur des travailleurs de l’éducation. S’agissant de la grève du CLA, Benghebrit avait souligné qu’il s’agit d’un droit constitutionnel, toutefois, poursuit-elle : «Nous le regrettons, car il intervient au moment où nous mettons en œuvre, entre octobre et décembre, les acquis du secteur de l’éducation.
Nous n’avons pas encore fini et il se trouve déjà des parties qui menacent de recourir à la grève». «On est en droit de se poser des questions, avait-elle encore soutenu, lors d’une conférence de presse à l’issue de la journée d’étude sur la violence en milieu scolaire et les cours particuliers. Selon Benghebrit, le ministère dispose d’un protocole qui existe dans le Code du travail qui lui permet de prendre des dispositions lorsqu’il reçoit un préavis de grève, pour arriver à des négociations, «si celles-ci ne donnent rien, nous avons d’autres techniques», a-t-elle dit sans plus d’explications. «En ce qui nous concerne, nous appliquons les lois de la République», avait-elle soutenu. Par la même occasion, elle a rappelé que toutes les décisions prises en faveur des travailleurs de l’éducation seront appliquées d’ici à décembre, relevant qu’un travail titanesque est en train de se faire, notamment la numérisation de tous les actes de gestion, ce qui prend du temps. Pour ce qui est, par ailleurs, de la charte d’éthique, la ministre avait annoncé que celle-ci sera signée la dernière semaine de novembre.
Benghebrit a expliqué que le ministère de l’Éducation nationale avait accordé le temps aux partenaires sociaux pour apporter leur contribution au document.
Tout en affirmant que deux syndicats ont déjà enrichi le texte, la ministre s’est dite confiante quant à la bonne foi de ceux qui veulent signer, ce qui signifie, selon elle, que nous sommes d’accord pour aller vers une École de la qualité. «Cela nécessite certainement des conditions, et l’une des conditions est la stabilité», a-t-elle soutenu.
Ania Nait Chalal