Les étudiants de l’Ecole supérieure des Beaux-Arts (Esba) étaient toujours en grève mardi, trois jours après la fin des vacances de printemps, «faute d’accord» avec la tutelle sur les revendications pédagogiques.
Les grévistes ont décidé de poursuivre leur mouvement de protestation entamé le 15 mars dernier, après que les discussions entre les représentants des étudiants et la ministre de la Culture, Nadia Labidi, n’eurent pas abouti à la désignation d’un nouveau directeur, a déclaré la porte-parole des étudiants, Merwa Fakir. Depuis la démission de l’ancien directeur, au troisième jour de la grève, l’intérim est assuré par le directeur de l’Ecole régionale des Beaux-Arts de Tipasa, Kaddour Athmane. Selon la même source, des «assises» pour réformer les programmes de l’Esba devraient être organisées par la future direction de l’école en y «incluant des représentants des étudiants». Les grévistes déplorent également l’absence d’une feuille de route, «claire avec des délais précis», concernant la réforme des programmes d’enseignement de l’Esba, a indiqué Merwa Fakir.
Ils demandent également à revoir le diplôme, délivré uniquement par la direction de l’Esba et non par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, autre tutelle de l’école. Les grévistes dénoncent, en outre, l’ «incohérence» entre leur diplôme et la durée des études (cinq ans) à l’Esba, accessible aux bacheliers sur concours.
La ministre de la Culture avait reconnu, le 30 mars dernier, que l’Esba avait besoin d’une «véritable» réforme de son programme et de son diplôme, estimant que ce dernier point constituait un «problème de fond». Baptisé «InfidjArt», le mouvement de protestation des élèves de l’Esba se distingue par le grand nombre d’activités artistiques organisées par les grévistes durant leur occupation du siège de l’école.