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DU DÉJÀ-VU POUR LE FLN, À L’ARRACHÉ POUR LE RND ET PERCÉE SURPRISE DES INDÉPENDANTS : Une recomposition sans enjeux sur l’échiquier du Sénat

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Les rapports de forces sont maintenus : le FLN et RND sortent nettement renforcés des élections sénatoriales de ce samedi. Un nouveau parti, El-Moustakbal, et une femme sénatrice en dehors du tiers présidentiel font leur apparition pour la première fois dans la nouvelle composante du Sénat. En revanche, la bourse d’achat des voix a été à sa plus haute cote. Après l’APN, l’argent a fait son entrée fracassante à la chambre haute du Parlement.
Avec 29 sièges (résultats provisoires de samedi soir), contre 23 auparavant, le Front de libération nationale (FLN) est le plus grand gagnant de ce scrutin. Par contre, le scrutin a un goût de déception pour le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Au lieu de progresser, ses effectifs reculent de 18 à 11 sièges. À la veille de ce scrutin, le parti espérait pourtant sauvegarder ou améliorer son score par rapport aux sénatoriales de 2015. Beaucoup de candidats RND ont pointé déjà des «difficultés de l’administration» qui aurait «refuser des candidatures» présentées par le parti. Cependant, le SG du parti, Ahmed Ouyahia, a affirmé à des chaînes TV que «nous ne sommes pas contents des résultats, mais nous les acceptons».
Le RND reste pourtant la seconde force au Sénat, limitant ainsi ses dégâts suite à son recul inattendu de 7 sièges. N’empêche, le FLN et le RND sont les grands gagnants de ce scrutin. Ils détiennent à eux seuls la majorité absolue des 48 sièges, soit la moitié des 144 sièges de sénateurs qui étaient remis en jeu. Le FLN et RND se sont appuyés, notamment sur les élus des autres partis politiques, pour qui le mode de scrutin était handicapant, vu qu’il est réservé uniquement aux grands électeurs, en tissant des alliances au niveau de la base, ce qui a conforté d’avantage la majorité sénatoriale.

Le RND au forceps
Les rapports entre les deux formations ont été électriques au niveau de leurs candidats respectifs lors de l’élection de samedi dernier. Dans certaines wilayas, les échanges ont été même très tendus avec des accusations fusant des deux côtés, notamment sur les jeux des alliances et l’utilisation de l’argent pour l’achat des voix. Dans les wilayas de Tlemcen, Skikda et Blida, les militants du FLN ont exprimé des interrogations marquant une grande surprise, en se disant ne pas comprendre comment ce fait-il que dans ces wilayas qui sont pourtant ses fiefs, car la majorité des élus APC et APW sont de tendance FLN, mais au lieu que ce soient les candidats FLN qui en ressortent vainqueurs, ils sont battus par leurs adversaires du RND. Dans les coulisses des couloirs FLNistes dans ces wilayas, cela s’apparente même à une certitude : les électeurs ont voté contre leur parti, en contrepartie d’argent et autres avantages. Dans les coulisses de la base FLN, on espère toutefois des ralliements des trois sénateurs libres à Béchar, Tamanrasset et Ouargla, qui pourraient rejoindre le groupe du parti de Mouad Bouchareb.
D’autre part, le scrutin des sénatoriales est une déception pour les islamistes du MSP, qui s’est présenté dans 13 wilayas, mais sans aucun siège. Son président, hier, Abderrezak Makri, a été en colère, inconsolable, chargeant au rouge tout le système, estimant que la corruption a gagné toutes les institutions du pays. «L’ère du Bouteflikisme est terminée! Quelles que soient les options, il en est de même, mais: Les extrémistes, les corrompus, les laïcs, les opportunistes et les assoiffés de pouvoir veulent en hériter, même aux dépens de l’Algérie et des Algériens», a-t-il écrit hier, sur sa page sur les réseaux sociaux. Nouveauté : le Front El-Moustakbal a fait sa belle performance après celle de l’Assemblée, en conquérant deux sièges à Illizi et Ghardaïa. TAJ, pour sa part, a réussi à décrocher un siège à Sidi Bel-Abbès.

DérivÉs et dépassements au rendez-vous !
Le FFS est parvenu à sauver ses deux sièges à Tizi-Ouzou et Béjaïa, se félicitant même d’«un succès», en s’imposant «comme la première force dans ces deux bastions des luttes démocratiques». Chentouf Moukhtaria, candidate FLN de Mascara, a réussi à avoir un siège au Sénat, marquant ainsi l’histoire du Conseil de la nation comme la première femme à être élue en dehors du tiers présidentiel, désigné par le président de la République. D’un autre côté, beaucoup ont été surpris en apprenant les noms des futurs sénateurs, car la plupart ne sont pas connue comme des militants ou des compétences. En fait, en passant en revue leurs profils, il était clair comme l’eau de roche que le milieu des affaires et d’entrepreneurs a bien réalisé sa percée.
Des vidéos ont circulé, hier sur les réseaux sociaux portant des dépassements graves dans certains bureaux de vote dans divers wilayas du pays. Cela en attendant que la Justice tranche sur les plaintes déposées et rende les résultats finaux.
Hamid Mecheri

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