Le maître de la chanson chaâbi, Amar Ezzahi, l’Homme au grand cœur est décédé le 30 novembre 2016 à l’âge de 75 ans. Il a été inhumé, jeudi, dans l’après-midi au cimetière d’El Kettar de Bab El Oued à Alger, pas loin de son quartier où il a grandi.
Le défunt «cheikh» a été enterré aux cotés d’El Hadj M’Hamed El Anka et Boudjemââ El Ankis, deux autres icônes de la chanson chaâbi. Plusieurs milliers de fans du chanteur, des jeunes pour la plupart, d’artistes et de personnes anonymes sont venus des quatre coins du pays pour accompagner la dépouille mortelle du défunt à sa dernière demeure. Dès la première heure de cette matinée de jeudi ensoleillée, des grappes humaines ne cessaient d’affluer au domicile du défunt, sis au quartier de la Rampe Vallée jusqu’au cimetière El Kettar, situé à Bab El Oued. Un grand parmi les grands décédé au milieu des siens et porté par les siens. Le peuple a su reconnaître les siens. Ils étaient anonymes à lui témoigner sa modestie et son attachement à sa culture. Il fut celui qui a marqué des générations entières par ses chansons d’amour et autres sur les méandres de la vie. Ainsi, le cercueil du défunt, qui a été recouvert de l’emblème national, a quitté le domicile mortuaire situé à la Rampe Vallée à Bab El Oued, sous les youyous des femmes qui accompagnaient du dernier regard le cercueil du défunt. La foule était tellement nombreuse que même les forces de l’ordre avaient du mal à la contenir, amassée devant l’immeuble où vivait Amar Ezzahi. Difficile de se frayer un chemin pour atteindre le domicile mortuaire du cheikh. L’émotion était la !! Un silence absolu a régné en arrivant à la mosquée El Barrani de Bab Djedid, le recueillement s’est installé lors de la prière du mort, puis à la fin, les présents sont tous sortis dans le calme et la sérénité. Arrivant au cimetière aux environs de 14h, des milliers de personnes étaient déjà à l’intérieur et des centaines étaient réunies à l’extérieur. Ses proches avec l’aide des forces de l’ordre, tentent d’ouvrir des voies pour permettre la mise en terre du défunt. Après l’enterrement, la foule s’était dispersée dans le calme. Chacun raconte un souvenir avec l’artiste. Rare ceux qui n’ont pas en le privilège d’assister aux galas animés par le cheikh dans les fêtes du mariage. Pour rappel, Amar Ezzahi est né le 1er janvier 1941à Ain El Hammam dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Il a débuté sa carrière dans le chaabi et le hawzi à Tlemcen dans les années 1960, après l’indépendance. Son premier enregistrement date de 1968 et devient l’un des plus brillants interprètes du chaabi des années 1970. Désormais, il laissera un vide incommensurable à la Rampe Vallée qu’il n’a jamais quittée et aux enfants du quartier et des milliers de fans qui lui vouent un grand respect et une admiration sans borne. Adieu Maître.
Djedjiga Hamitouche