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Dernier rapport de l’agence américaine Moody’s sur la fianance islamique : Une source de liquidités dont les banques algériennes pourraient profiter

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Fidèle à son approche pragmatique dont il est désormais reconnu, Abderrahmane Benkhalfa ex-ministre et expert en finance a corroboré les prévisions émises par l’agence américaine Moody’s laquelle a estimé dans son dernier rapport intitulé «Finance islamique: des perspectives de croissance prometteuses dans 18 pays africains » que des actifs bancaires islamiques, qui sont actuellement de 5%, seront multipliés par au moins deux d’ici 2023 dans 18 pays africains dont l’Algérie. Selon les prévisions de cette institution les banques islamiques détiendront 10% du total des actifs bancaires en Afrique à l’horizon 2023. Selon Abderrahmane Benkhalfa, notamment dans le cas de l’Algérie, les prévisions de L’agence américaine Moody’s s’avèrent crédibles attendu que le marché des finances alternatives est captif et prometteur, faisant remarquer que la finance islamique, qu’on appelle aussi la finance alternative, a un avenir prometteur en Algérie parce qu’il y a un grand marché. Livrant une analyse non chiffrée de la situation globale de ce secteur, Benkhalfa prévoit que si les banques publiques algériennes, qui détiennent actuellement environ 90% des actifs bancaires, offraient des produits financiers islamiques, ce segment va très vite se développer et gagner davantage de parts que ce que prévoit l’agence américaine de notation Moody’s. Toujours selon l’ex ministre des finances, il reste que pour en arriver au développement de ce mode de financement, un certain nombre de mesures d’applications, notamment les règles prudentielles, devraient être intégrées par la Banque centrale et la COSOB, considérant que la coexistence dans le secteur des finances des marchés conventionnel et alternatif a besoin d’aménagements au plan fiscal.
« La finance islamique peut être utilisée comme un moyen parmi d’autres pour rattraper les retards enregistrés en matière de bancarisation » assure Abderrahmane Benkhalfa, estimant qu’il y a une grande attente de la part des Algériens en la matière. À noter que le rapport émis par l’agence Moody’s précise qu’à contrario de l’augmentation du nombre de banques islamiques agréées en Afrique ces dernières années, les actifs bancaires islamiques représentent encore moins de 5% du total des actifs bancaires africains. «Nous nous attendons cependant à ce que ces actifs continuent de croître rapidement en Afrique pour doubler d’ici cinq ans, peut on lire dans ledit rapport.

Des perspectives prometteuses grâce à une demande toujours en progression
La crise qui sévit en Algérie depuis la chute des prix de l’or noir, semble avoir de nouveau donné un attrait à la finance islamique. Dans le contexte actuel, la finance islamique représente un marché de 1000 milliards de dollars pour environ 300 établissements à travers le monde. Les actifs financiers islamiques ont progressé de 15 % à 20 % par an pour atteindre 2 100 milliards de dollars fin 2016. Par ailleurs, l’ensemble de l’industrie à doublé ses actifs à 1 800 milliards de dollars durant cette même période. En vue de cette évolution, la liquidité du marché a éveillé l’intérêt de Goldman Sachs qui a créé un programme sukuk de 2 milliards de dollars. En réalité, l’intérêt de la finance islamique réside dans l’évolution de la démographie, d’une part, et dans le développement du tissu industriel induisant les réformes engagées par les pouvoirs publics dans le cadre du plan visant la diversification de l’économie algérienne Une clientèle en forte croissance que l’Algérie se doit de gagner en développant des produits et solutions en matière de finance islamique. Cela d’autant plus du fait que face à une conjoncture économique difficile, la finance islamique intéresse de plus en plus les Algériens en raison de sa dimension religieuse, de sa philosophie socialement responsable et de son ancrage à l’économie réelle. Elle s’adresse en outre à toutes les couches socioéconomiques de la société. Elle permet également une distribution plus équitable de la richesse et empêche les effets de levier excessifs. Il a été remarqué qu’en période de crise, la finance islamique fait mieux que résister. Ses actifs ont continué de progresser avec une croissance à deux chiffres. Elle constitue donc une source de liquidités dont les banques nationales pourraient, le cas échéant, profiter.
Zacharie S Loutari

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