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Déclaration de vacance du poste de président de l’APN : Aboudjerra Soltani pas convaincu par l’alibi juridique de la majorité

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ABoudjerra Soltani, ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et également président du tout nouveau Forum international pour le Juste-milieu (FIJM), a qualifié la crise qui secoue la chambre basse de parlement d’ « un dérapage », car « l’image du Parlement algérien a été écornée à l’international », le parlement national étant membre dans des institutions parlementaires internationales à savoir le parlement arabe et l’Union internationale des parlements du monde. Soltani, qui a été parmi les personnalités qui ont proposé leur médiation pour résoudre la crise provoquée par les groupes de la majorité à l’assemblée populaire nationale (APN) en menant une fronde contre le président Saïd Bouhadja pour le pousser à la démission, a précisé que sa médiation intervient sur « la forme » de cette crise et non pas « le fond ». Interrogé sur son constat, lors du Forum du Courrier d’Algérie, il explique : « l’article 131 de la Constitution est claire ; le président de l’Assemblée est élu pour 5 ans et non pas une année, alors que l’article 157 définit quatre cas de vacance du poste de président, à savoir décès, démission (qui dit se faire volontairement), incompatibilité (c’est-à-dire qu’il ne doit pas occuper un autre poste de responsabilité) et l’incapacité ». Même en affirmant qu’il se tient à distance de toutes les parties de la crise, Soltani est effectivement très critique vis-à-vis de l’argument de l’ « incapacité » retenu par la majorité et la méthode utilisée pour annoncer le retrait de confiance à Bouhadja. « La démission doit être volontaire, alors que le retrait de confiance n’existe pas dans la Constitution, même si tous les députés s’accordent à ne pas travailler avec leur président », s’emporte Soltani. Et d’illustrer encore : « pour déclarer l’incapacité, ce sont les médecins qui devront constater et prouver scientifiquement cette incapacité. Or, on a vu tous comment Bouhadja mène les plénières pendant des heures et gère l’Assemblée en bonne santé. L’article 10 du règlement intérieur définit clairement l’incapacité. La majorité a agi avec des arguments purement politiques et on a vu la naissance d’un nouveau concept politique ; “l’incapacité fonctionnelle” ». L’ancien président du MSP, qui avait toujours incarné une ligne réconciliante envers le gouvernement, regrette notamment la manière dont on veut faire débarquer le président de l’APN : « Bouhadja a affirmé, depuis le début, qu’il ne s’accroche pas à son poste. Mais il m’a confié qu’il refuse de démissionner de cette manière. On lui reproche quatre accusations sans fournir de preuves. Il m’a dit : “je veux bien partir, mais tant qu’on ne retire pas ces accusations et eu égard à mon statut de moudjahid comme je suis rentré par la grande porte, je tiens à sortir par la grande porte” ». Soltani a précisé que sa médiation n’est pas sous couleurs partisanes, mais sous l’étiquette du Forum international de juste-milieu œuvrant pour le dialogue et le vivre ensemble, car « l’Assemblée est nationale et non pas FLNiste ou RNDiste ». Sur ses ambitions pour les présidentielles de 2019, Soltani juge que « la tenue des échéances électorales à leurs dates est déjà une bonne chose» et estime que le FIJM n’a nullement l’intension de soutenir un candidat précis, mais il nuance : « sur le plan personnel, si je reçois des soutiens et des sollicitations pour ne présenter candidat, je penserais alors à me présenter ». Une réponse généraliste en écho avec le floue qui entoure la scène politique nationale, mais aussi la marginalisation dont il souffre au sein de son parti islamiste du MSP.
Hamid Mecheri

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