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COOPÉRATION ENTRE L’ALGÉRIE ET LA RUSSIE : Le dossier « électronucléaire » sur la table

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Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a discuté avec le tout nouvel ambassadeur de la Fédération de Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, qu’il a reçu mardi, au siège du ministère, des opportunités et des possibilités d’investissement et de partenariat entre l’Algérie et la Russie, dans l’électronucléaire (production de l’électricité à partir de la fission nucléaire, ndlr).

Les entreprises russes ont été invitées à investir dans ce domaine et à créer des partenariats avec des entreprises algériennes mutuellement bénéfiques avec un transfert du savoir-faire, de la technologie et les échanges d’expériences. D’une façon générale, les relations de coopération et de partenariat entre les deux pays dans le domaine de l’énergie et des mines, sont qualifiées d’excellentes, ainsi que les opportunités d’affaires et les perspectives futures d’investissement en Algérie. Elles connaîtront certainement un développement encore plus grand dans le cadre d’un «nouveau document» qui servira de base aux relations bilatérales, annoncé par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors de sa visite à Alger en mai dernier. L’option prise par l’Algérie pour l’électronucléaire est ancienne, l’incertitude pesait seulement sur sa part dans le mix énergétique envisagé (estimée à 8%). Au début 2014, citant des sources officielles du ministère de l’Energie, les médias annonçaient que l’Algérie allait mettre en service, entre 2025 et 2030, deux centrales d’énergie nucléaire civile de 1000 mégawatts chacune. C’est, disait-on, tout ce que permettent les réserves prouvées de l’Algérie en uranium qui avoisinent quelque 29 000 tonnes. La même année, les dispositions de la sécurité nucléaire applicables à la protection physique des installations nucléaires, des matières nucléaires et de la sécurité des sources radioactives, étaient fixées par décret.
En février 2020, Mohamed Arkab a confirmé cette option en révélant qu’un projet électronucléaire était en cours de préparation avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et qu’il serait prêt en 2035. Un mois après, le communiqué du Conseil des ministres soulignait l’introduction de l’énergie nucléaire dans le projet énergétique accompagnée de la maitrise de la gestion et du traitement des déchets nucléaires. L’électronucléaire est connu pour être une technologie très exigeante en personnel hautement qualifié, à cause des risques qui lui sont associés. En 2016, l’Algérie avait demandé à l’AIEA une aide en matière de formation dans ce sens. En même temps, un Institut national de génie nucléaire a été créé pour former les ingénieurs et techniciens qui seront chargés de faire fonctionner les centrales nucléaires. Un centre de formation et d’appui à la sécurité nucléaire, avait déjà été créé en février 2012. Un comité de sécurité nucléaire, chargé d’élaborer et de mettre à jour le programme intersectoriel de sécurité nucléaire, existe depuis août 2014.
Les responsables concernés dans le secteur de l’énergie ont depuis longtemps considéré que tôt ou tard, l’Algérie devrait rejoindre le club de l’électronucléaire, pas seulement pour «ne pas rester en marge du mouvement».
Cette conviction est fondée sur le constat qu’à terme- certains spécialistes disent 2040- les données énergétiques auront changé en Algérie sous l’effet d’une diminution de la production en hydrocarbures fossiles et d’une augmentation de la consommation énergétique interne. L’énergie nucléaire, énergie propre et plus efficace que les autres sources d’énergie alternatives, serait alors d’un grand secours pour la sécurité énergétique du pays. Rappelons que l’Algérie, membre de l’AIEA depuis 1963, s’est dotée d’un réacteur nucléaire de 1MW, en partenariat avec l’Argentine, au milieu des années 80. Un second réacteur de capacité de 15MW a été construit en partenariat avec la Chine, au début des années 90. L’Algérie est signataire du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1995 qu’elle a ratifié en 1996.
Au début 2007, Alger a abrité les travaux de la conférence africaine sur l’énergie nucléaire. L’Algérie a toujours défendu le droit des pays en développement à acquérir une technologie nucléaire à usage pacifique. Le travail  des spécialistes algériens, dans les institutions internationales en rapport avec l’énergie nucléaire, est souvent salué dans les forums et les conférences internationales.
M’hamed Rebah

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