L e ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, s’est entretenu, dimanche, au téléphone avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et des Expatriés du Royaume de Jordanie, Ayman Safadi, sur les relations bilatérales et les perspectives de leur renforcement. Au cours de cet entretien téléphonique survenu à l’initiative du ministre jordanien, selon le communiqué du ministère, les deux ministres ont exprimé leur satisfaction quant au progrès réalisé dans la concrétisation des orientations des dirigeants des deux pays, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et le Roi Abdallah II Ben Al-Hussein, notamment en ce qui concerne le lancement d’une ligne aérienne directe Alger-Amman et l’activation de la commission de coopération économique outre le renforcement des échanges entre les opérateurs économiques des deux côtés. Ils ont également convenu de la nécessité de programmer des réunions préparatoires en prévision des prochaines échéances bilatérales. À propos de cette coopération bilatérale, il faut rappeler la visite d’État de deux jours effectuée en Algérie en décembre dernier par le Roi de Jordanie, Abdallah II bin Hussein, à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au terme de laquelle cinq accords et mémorandums d’entente ont été conclus entre les deux parties. Les Accords ont porté sur plusieurs projets dont la concertation politique bilatérale, l’exemption des deux parties des visas pour les porteurs de passeports diplomatiques, coopération entre l’Agence de presse officielle, Algérie presse services (APS) et l’agence jordanienne, dans le secteur de la communication ainsi qu’un projet portant reconnaissance par les deux parties des attestations d’aptitudes des fellahs, les programmes d’enseignement et les entraînements marins. Un projet de mémorandum d’entente entre l’Institut diplomatique et relations internationales et l’Institut diplomatique jordanien, a été également signé. Pour suivre l’exécution à la lettre de cet ambitieux projet de partenariat, le ministre jordanien de l’Industrie, du Commerce et de l’Approvisionnement Yousef Al-Shamali, avait débarqué à Alger en février dernier où il a été reçu le Premier ministre, Aïmène Benabderrahmane. À l’occasion les deux parties s’étaient félicités des résultats de la visite de la délégation ministérielle jordanienne en Algérie sanctionnée par l’établissement d’une feuille de route commune pour le renforcement de la coopération économique, commerciale et d’investissement, pour la période 2023-2025. Cette dernière englobe les activités de coopération convenues et les mécanismes de sa mise en œuvre à court et moyen termes notamment la préparation des travaux de la neuvième session de la commission mixte algéro-jordanienne, devant se tenir à Amman en juin prochain, le renforcement du cadre juridique de la coopération bilatérale et le renforcement du rôle des comités techniques sectoriels et des équipes de travail conjointes.
Un accord gazier en vue ?
Il convient de souligner aussi que l’Algérie envisage d’approvisionner la Jordanie pour la première fois en pétrole brut, gaz naturel liquéfié et gaz de pétrole liquéfié, ainsi que la distribution et le stockage des produits pétroliers. Les entreprises jordaniennes ont été également invitées par les autorités algériennes à investir dans le secteur minier en Algérie, notamment dans les domaines de l’exploration des minerais, de l’or et des terres rares, de la production d’engrais et de la conversion du phosphate. La Jordanie avait, pour sa part, exprimé par le passé sa volonté de développer des relations de partenariat avec l’Algérie, de renforcer les concertations économiques et d’échanger les expériences. Il faut savoir que la Jordanie importe plus de 98% de ses besoins en pétrole brut et gaz naturel car ne possédant aucun champ de production commerciale, malgré les années passées par des sociétés internationales dans la recherche et l’exploration de pétrole. Outre la question de la coopération bilatérale entre les deux pays, plusieurs autres questions liées à l’action arabe commune notamment la cause palestinienne et les défis auxquels elle fait face en sus des efforts visant l’unification des rangs arabes et le recouvrement de la République arabe syrienne de la place qui lui sied aux niveaux régional et international, ont été également évoquées par les deux parties. Dans ce registre, il faut noter que cet entretien intervient après l’annonce de la tenue du 32e Sommet arabe en Arabie saoudite qui pourrait voir la participation de la Syrie suspendue depuis des années des instances de l’organisation panarabe en raison de la guerre civile dans laquelle s’est plongé le pays depuis le printemps arabe.
Brahim O.