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Constantine : le marché de la laine en effervescence

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S’il y a un secteur commercial traditionnel qui marche à merveille et qui ne risquera jamais d’être victime de la crise, du moins en Algérie, c’est bien celui de la laine, et à Constantine forcément il ne peut qu’être florissant. Nous avons fait un tour du côté de Bardo pour essayer d’avoir une idée sur le marché. Et bien entendu, tous les commerçants se sont mis d’accord pour pratiquer les mêmes prix, tout en faisant la publicité comparative et vantant leur produit par rapport à l’autre, alors que la marchandise en réalité émane pratiquement de la même région et parfois est fournie par le même…producteur.

Le quintal à l’état brut coûte dix mille dinars, celui prêt à l’usage est proposé en trois modèles et aux prix de trente, quarante et quarante-cinq mille dinars. Difficile de déterminer la différence sauf que l’une est soigneusement empaquetée et semble visiblement plus propre que les autres. Cela étant, nous avons rencontré des vieilles venues faire leurs emplettes, et l’une d’elles est catégorique «Nous allons l’acheter lavée mais nous la laverons de nouveau parce que, personnellement, je ne crois pas qu’il puisse y mettre du cœur et de la volonté comme les personnes qui sont directement concernées ». Prenant une touffe, elle nous réquisitionne comme témoins «la preuve, regardez, voyez bien qu’il y a encore des résidus » et effectivement des grains de sable «brillaient » dans la blancheur de la laine. En fait, les gens préfèrent aujourd’hui acquérir la laine réputée lavée, sachant les difficultés rencontrées pour la nettoyer non pas en raison de pénurie d’eau, ce qui n’est plus le cas maintenant, mais plus en raison d’absence d’espaces, «vous savez, il faut non seulement beaucoup d’eau en permanence mais aussi de l’espace pour l’étendre pour séchage. Heureusement qu’avec ce soleil, en une journée, toute quantité lavée est séchée avant la fin de la journée », ajoutera notre interlocutrice. Nous en profitons pour la questionner sur la qualité des matelas vendus déjà prêts : «Cela peut être une solution pour ceux qui n’ont pas «leurs mains (maandouche yadih)». Dans ma famille nous préférons savoir ce que l’on met à l’intérieur de la toile. Et puis franchement, il y a des traditions qu’il ne faut pas brader comme ça. Moi j’ai toujours recouru aux matelassiers pour la confection des matelas des filles que j’ai eu à marier ». C’est un commerce juteux dont le mérite est quand même de créer de l’emploi aussi bien direct qu’indirect, de l’éleveur au maquignon en passant par les tondeurs, les transporteurs et les commerçants de laine.
Maalem Abdelyakine

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