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3 décembre 2023
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LA 24

Commission européenne : Christine Lagarde, la candidate idéale pour Merkel

Si la manœuvre diplomatique de La chancelière allemande réussit, Christine Lagarde pourra remplacer José Manuel Barroso à la présidence de l’Union européenne. Un mouvement très politique et très subtil pour mettre tout le monde d’accord, en renforçant sa propre influence.

Angela Merkel a sorti de sa manche sa carte maîtresse. Selon des informations concordantes, elle aurait demandé à François Hollande, s’il souhaitait soutenir la candidature de Christine Lagarde à la présidence de la Commission européenne. Avec cette proposition, qui suit de quelques jours son soutien «officiel» au candidat déclaré du Parti populaire européen (PPE) Jean-Claude Juncker, vainqueur aux élections européennes, et dont le parti, le PPE, est majoritaire au Parlement européen.
Avec Christine Lagarde, qui préside actuellement le FMI, la chancelière allemande compte désamorcer l’opposition de David Cameron, qui voit en l’ex-ministre française de l’économie un «cheval de Troie» du libéralisme anglo-américain, contre la tentation «fédéraliste» d’un Jean-Claude Juncker. Mais Angela Merkel place également François Hollande dans une position délicate. Choisir Christine Lagarde, comme représentante de la France à la Commission, c’est perdre sa capacité de choisir «son » propre candidat. C’est accepter le choix de Berlin. Mais comment refuser ce poste, si important pour la France ? Comment ne pas se dire que l’ancienne hôte de Bercy ne fera pas preuve de «compréhension», vis-à-vis d’un gouvernement français qui peine toujours autant à atteindre ses 3% de PIB de déficit public en 2015 ? En fait, un refus est impensable pour l’hôte de l’Élysée. Peut-on imaginer qu’il refuse le poste de présidente à Christine Lagarde, pour permettre à Pierre Moscovici de devenir commissaire, se reproduise? Christine Lagarde a également un autre avantage : elle n’a pas une réputation de «forcenée de l’austérité». À la différence de la Commission, le FMI a reconnu ses erreurs dans les calculs effectués en 2011 sur les «multiplicateurs», autrement dit concernant les effets des politiques de consolidation budgétaire sur la croissance. La directrice générale de l’Institution ne manque jamais une occasion de rappeler qu’il faut une politique équilibrée, qu’il faut à tout prix éviter la déflation et que le risque bancaire doit être mieux maîtrisé. Bref, c’est un gage donné aux adeptes du «changement», comme Matteo Renzi. C’est une façon pour la chancelière de donner l’impression d’une légère inflexion à sa politique européenne. Angela Merkel peut laisser faire, elle a suffisamment de garanties, notamment institutionnelles pour assurer la poursuite de la politique actuelle. Il lui suffira d’obtenir un «bon» commissaire aux affaires économiques pour en obtenir une de plus. Et comme Berlin aura l’impression de faire une concession immense, en acceptant de donner à la France la présidence de la Commission, on ne pourra lui refuser le choix de certains postes centraux. Dernier atout maître : Christine Lagarde est le candidat idéal pour le Parlement européen. C’est une femme, de centre droit, assez consensuelle. C’est le portrait craché du Parlement européen. Christine
Lagarde pourrait emporter une plus large majorité que l’ancien Premier ministre luxembourgeois. Évidemment, sa nomination est loin d’être acquise. Il faudra d’abord convaincre Christine Lagarde, elle-même, de quitter Washington. Mais on peut imaginer que les discussions ont débuté. Surtout, les députés européens se sont trop avancés dans leur engagement autour des Spitzenkandidaten, les candidats nommés pendant la campagne par les partis européens. Et Jean-Claude Juncker a, de ce point de vue, une certaine légitimité. Sauf que, en réalité, personne n’est vraiment enthousiasmé par l’arrivée à Bruxelles de l’ancien chef du gouvernement grand-ducal. Angela Merkel qui a «fait» le candidat Juncker pourrait, si elle voit que la «sauce» autour de Christine Lagarde prend, notamment en Allemagne, lui demander de se retirer. La grande affaire pour la chancelière est de mettre fin au mouvement d’opinion Outre-Rhin en faveur des Spitzenkandidaten.
Mokhtar B.

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