170 familles vivant dans les caves à la cité 5 juillet à Bab Ezzouar, à l’est d’Alger, revendiquent leur intégration dans la 22e opération de relogement.
Occupant deux sur un total de six zones au niveau des caves, ces dites familles souffrent depuis 25 ans sans être relogées, tandis que les occupants des quatre autres zones ont été bénéficiaires des opérations précédentes, ceci en dépit du fait qu’ils s’y sont récemment entassés.
Joints par nos soins, les représentants des 170 familles habitant les zones 3 et 6 des caves de la cité 5 juillet, à Bab Ezzouar, ont indiqué que les autorités locales, à leur tête la wilaya d’Alger, avaient programmé leur relogement en mai 2015. En revanche, après 19 mois d’attente, les dites zones, ne font toujours, pas partie des bénéficiaires, et ce malgré la validation de leurs dossiers par la commission ayant recensé l’état des lieux de ces caves. Tandis que des familles récemment installées dans les zones 1, 2, 4 et 5 ont été relogées. Cela remet en question les promesses de certains responsables locaux, à l’instar du P/APC de Bab Ezzouar qui ne cesse de rassurer ces familles sans donner de documents officiels. En effet, ces dites familles souffrent depuis un quart de siècle dans des caves non aérées n’ayant pas les moindres conditions d’une vie digne. Dans ce contexte, nos interlocuteurs nous ont mis dans l’image du calvaire qu’ils vivent au quotidien, notamment l’absence d’une hygiène de vie. Cette situation jugée « inhumaine » a eu son impact négatif sur l’état de santé de leurs enfants, ces derniers sont, à présent, affectés par plusieurs maladies chroniques, à l’image des allergies, de l’asthme et de la bronchite.
Du fait, les représentants des 170 familles concernées, ont, récemment, envoyé une lettre au wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, dont nous détenons une copie, afin de les intégrer dans la 22ème opération de relogement, cela avant que la saison hivernale ne débute. En fait, les habitants des zones 3 et 6 souffrent énormément pendant l’hiver, notamment avec la chute des pluies provoquant des montés des eaux usées jusqu’à 50 centimètres au niveau des caves. Les représentants des 170 familles ont manifesté leur inquiétude par rapport à l’avenir de leurs enfants, pour cela, ils lancent un appel à toutes les autorités concernées afin de mettre un terme à leur calvaire. En parallèle, le wali d’Alger a, récemment, déclaré que les habitants des caves seront prioritaires dans les prochaines opérations de relogement. Pour cela, nos interlocuteurs espèrent en faire partie. Le relogement des familles habitant dans des logements précaires constitue un des dossiers les plus controversés en Algérie, notamment dans la wilaya d’Alger. Le programme global de relogement dans la wilaya d’Alger concerne 260.000 unités dont 84.000 de type public locatif et 42.000 logements sociaux participatifs. Néanmoins, la situation de plusieurs familles demeure malheureusement ambigüe, ceci en fonction de la conformité des dossiers et de la priorité de certains cas. Par conséquent, la souffrance perdure chez ces familles. Par ailleurs, l’État a lancé les opérations du relogement des habitants des logements précaires, visant à faire d’Alger la première capitale en Afrique sans bidonvilles.
Salim Lariche
