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Choléra, retour des résidents à la grève, mort d’une universitaire, sit-in à Ouargla et protestation, lundi, dans toutes les universités d’Algérie : Hasbellaoui le ministre le plus mal barré du gouvernement

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L’épidémie de choléra l’avait d’abord, fragilisé, mais plusieurs contrecoups sont venus par la suite le mettre au devant de la scène, et de la pire manière qui fût.

Cafouillage dans les propos de ses propres cadres, dont certains l’avaient complètement contredit, incertitude sur l’origine du germe, indexation erronée des sources pollueuses, etc. ont été autant de mauvaises notes sur le cahier du ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui.
La rentrée scolaire et sociale, ainsi que le reflux de l’épidémie semblaient lui avoir donné du répit, mais c’était sans compter avec de nouveaux événements, tout à fait impromptus, et qui l’ont fait plier, genoux à terre, de nouveau. Il s’agit de la mort d’une universitaire après une piqûre de scorpion. Les citoyens de Ouargla ont observé, jeudi dernier, un sit-in au cours duquel ils ont dénoncé, entre autres points, l’incapacité des services sanitaires de sauver la vie de la patiente. Pire encore, lundi prochain les universités algériennes comptent observer une journée de protestation en solidarité avec la colère des Ouarglis.
Mais c’est certainement la réponse digne d’un entomologiste qui a fait grincer les dents des citoyens de Ouargla. Interpellé sur la mort de l’universitaire, le ministre a pris une fausse piste pour répondre à un sentiment de mansuétude et de colère. Au lieu de s’attendrir sur le sort tragique de l’universitaire, il s’est appesanti sur la nature pacifique des insectes, et des animaux, en général, qui n’attaquent que lorsqu’ils se sentent menacée. Les gens ont compris, comme il fallait comprendre, que le décès de la femme n’est pas le fait d’un manque de prise en charge médicale à Ouargla, mais que la défunte a rendu l’âme après s’être fait piquer par un scorpion qui s’est senti menacé et l’a alors piqué pour se défendre.
Hasbellaoui a certainement dû lire dans les livres de lecture de la bonne vieille école cette leçon du primaire qui divisait les animaux en animaux utiles et animaux nuisibles. Le scorpion est un prédateur et un tueur qui fait des ravages dans le sud du pays et introduit le chagrin et la souffrance dans le cœur de centaines d’enfants et de leurs familles chaque année dans les régions steppiques et désertiques des Hauts-Plateaux et du Sahara. Il n’a jamais été un joyeux canari ou un bienveillant hamster ; d’où l’invraisemblance de la réponse du ministre de la Santé.
Si pour Hasbellaoui « le monde animal est un monde qui est gentil », et même s’il pense vraiment que « l’animal ne fait pas de mal à l’homme ; l’animal ne fait du mal à l’homme que quand il est menacé », il était dans la posture de celui qui devait remettre en cause la prise en charge médicale de la patiente, la qualité des soins dispensés, ou peut-être des dysfonctionnements ; mais rien de cela n’a été évoqué.
Le ministre qui devait apporter les réponses aux soucis terre-à-terre des malades s’est métamorphosé en entomologiste invétéré qui a insisté, devant un auditoire éberlué, sur le fait que « le monde des scorpions reste méconnu », estimant « qu’un travail doit être fait pour étudier le comportement des scorpions.»
Pourtant, c’était en médecin traitant et non en amateur d’arachnides qu’on a fait appel à lui au gouvernement…
I. M. Amine

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