Apparemment, oui, si on se réfère aux dernières instructions de M. Aboubakr Essedik Boucetta, Wali de Chlef destinées aux présidents des 35 APC et aux 13 chefs de daïra les invitant de prendre toutes les mesures dans les plus brefs délais pour procéder à la démolition de toute construction dont le propriétaire ne détient pas un acte de propriété et un permis de construire. Il faut dire que le phénomène a pris une telle ampleur au point que des quartiers entiers ont vu le jour dans l’indifférence totale des élus, notamment au cours de la décennie noire où de nombreux citoyens fuyant les hordes sauvages des terroristes ont quitté leurs habitations dans les zones rurales pour investir les périphéries des grands centres urbains mieux sécurisés .Mais il y a également de somptueuses villas qui se construisent jusqu’à ce jour malgré quelques timides interventions des élus locaux pour contenir le phénomène. A titre d’exemple, sur les 290 arrêtés de démolition de constructions illicites au niveau des communes de Chettia et Chlef qui attendent toujours leurs exécutions, on note seulement 5% qui ont été réellement exécutés. Quelquefois de peur de « créer » des émeutes en procédant à la démolition de ces constructions, les élus locaux temporisent en « fermant les yeux » en attendant de voir plus clair. Quelquefois ce sont les élus eux mêmes qui transgressent la loi et profitent de leur statut d’élu au niveau de l’APC pour régulariser leur situation. L’exemple édifiant est peut-être celui de l’actuel maire de la ville de Chlef qui a déclaré à ses détracteurs qui voulaient l’évincer de son poste « je ne peux admettre qu’on ferme les yeux alors que certains continuent de construire anarchiquement, histoire de népotisme et de favoritisme ». Autre exemple celui de l’APC de Ténès où l’ex-maire de cette ville voulant s’opposer à la régularisation d’une somptueuse villa d’un proche parent d’un élu a été victime d’une conspiration et a dû rendre le tablier. L’élu en question est aujourd’hui le maire de cette ville. Par ailleurs, ce genre de constructions anarchiques n’est pas sans conséquences sur l’urbanisation des villes et villages. En effet il est fréquent de voir des habitants de ces bidonvilles réclamer l’eau, le gaz, la route, l’électricité, l’éclairage, l’école, le centre de soins etc. Alors qu’on peut voir au niveau de certains quartiers des ruelles se terminant en cul-de-sac, à défaut d’un plan d’urbanisme établi par les services techniques compétents.
Bencherki Otsmane