Grâce à un marketing efficace, le dernier-né de DreamWorks cartonne au démarrage, délogeant la comédie trash Get Hard avec Will Ferrell et Kevin Hart. En route ! décolle pour le succès : 54 millions de dollars au démarrage, c’est un score excellent : c’est le troisième meilleur démarrage pour un film d’animation DreamWorks qui ne soit pas une suite, derrière Monstres contre Aliens (59,3 millions) et Kung Fu Panda (60,2 millions). En route ! démarre même mieux que Dragons 2 (49,4 millions) et Kung Fu Panda 2 (47,6 millions), et presque aussi bien que Les Nouveaux héros de Disney (56,2 millions) et Bob l’éponge le film 2 : Un héros sort de l’eau (55,3 millions). La dernière fois qu’un film DreamWorks Animation avait décroché la première place du week-end, cela remonte à juin 2012 avec Madagascar 3 : Bons baisers d’Europe… En route ! a certes coûté aussi cher que les autres (on parle de 135 millions de budget) mais s’annonce déjà comme un gros hit, et permettra à DreamWorks de se venger de l’échec aux USA des Pingouins de Madagascar en novembre dernier (83,1 millions de dollars de recettes sur le sol américain contre 285,6 millions dans les autres pays). Comment expliquer un tel succès ? Premièrement, l’absence de film pour les plus petits sorti à l’échelle nationale, et deuxièmement le fait que l’héroïne de En route ! (doublée en VO par Rihanna) soit une petite fille à la peau sombre, changeant des éternelles princesses blondes aux yeux bleus (cf. Cendrillon) ou des guerriers virils. Le marketing de DreamWorks a pu cibler ainsi un public à la fois féminin et d’origine hispanique, soit les parts cruciales du public US actuel. Résultat : un carton.
Le studio Warner avait prévu que Get Hard serait premier, tant pis : le succès d’En route ! le colle en deuxième position, avec un démarrage à 34,6 millions. En route ! dépasse donc Get Hard de 20 millions de dollars… Le film réunit deux poids lourds de la comédie US : Will Ferrell joue un millionnaire envoyé en prison pour fraude fiscale et qui fait appel à un de ses employés blacks (Kevin Hart) pour lui apprendre à survivre en taule. Côté Hart, Get Hard démarre moins bien que Mise à l’épreuve (41,5 millions en janvier 2014) qui avait transformé Kevin en superstar de la comédie yankee. C’est le cinquième meilleur démarrage de la carrière de Will, derrière Very Bad Cops (35,5 millions) et devant Les Rois du patin (33 millions). Une légère polémique critique a attaqué Get Hard, puisque le film (écrit et réalisé par Etan Cohen, pas le frangin de Joel mais le scénariste de Tonnerre sur les tropiques) se voyait épinglé pour ses vannes limite racistes. Avec un tel démarrage, le film devrait rembourser sans problème son budget de 40 millions mais son public sera impitoyablement siphonné par celui de Fast & Furious 7 qui sort vendredi prochain.
Conclusion : Get Hard ne devrait pas être le phénomène attendu. Shailene Woodley continue son combat dans Divergente 2 : L’Insurrection, avec un deuxième week-end à 22 millions, soit une baisse de 58% par rapport à son démarrage. C’est une descente standard : le premier Divergente perdait 53% de ses recettes pour son deuxième week-end. Le film a déjà rapporté 86,3 millions aux USA pour un total mondial de 133,3 millions. Comme le film a coûté 110 millions (25 de plus que le premier), son objectif sera au moins d’égaler le succès du premier film soit 288,7 millions de dollars à l’échelle planétaire. Il y a du chemin à faire, d’autant que le film est sorti dans tous les pays prévus au calendrier (sauf en Finlande où il débarque le 10 avril). Lionsgate, qui espère en Divergente son Hunger Games bis, a prévu deux autres films dans la série à sortir en mars 2016 et mars 2017. Il n’y en aura peut-être qu’un seul…
En troisième semaine, Cendrillon récolte 17,5 millions, pour un total américain de 150 millions. Et un total planétaire de 281,1 millions. Le dernier reboot en live action de Disney -qui n’a coûté que 95 millions, une paille- ne s’est pas encore changé en citrouille, même s’il ne semble pas parti pour terminer sur un score au moins équivalent à celui de Maléfique : la relecture de La Belle au bois dormant avec Angelina Jolie finissait sa carrière mondiale l’an passé à 758,4 millions, dont 241,4 millions aux USA. Mais Cendrillon n’avait pour elle que la force de son nom et pas de mégastar comme Angie pour casser la baraque. Enfin, l’autre vainqueur du week-end s’est fait discret. It Follows, le stupéfiant film d’horreur de David Robert Mitchell. Près d’un an après avoir terrifié le Festival de Cannes 2014, It Follows (sorti en France le 4 février dernier, 129 250 entrées) s’en vient hanter l’Amérique. Et ça marche du tonnerre ! Quatre millions de dollars de recettes ce week-end dans
1 218 salles, deux semaines après sa sortie limitée où il rapportait 160 000 dollars dans quatre salles. 3 301 dollars par salle : c’est de l’ordre d’un succès d’un film produit par Jason Blum comme le récent Lazarus Effect (3 827 dollars par salle il y a un mois). Le buzz critique -louant l’efficacité et la maîtrise de l’horreur old school du film- a été savamment monté en sauce et le travail de l’héroïne du film Maika Monroe sur les réseaux sociaux a porté ses fruits. Avec un budget de seulement 2 millions de dollars, It Follows s’annonce donc comme un hit pour The Weinstein Company, qui distribue le film aux USA via sa filiale Radius. Un succès qui va parfaitement à ce film de flippe ultime : dans l’ombre et les recoins obscurs des salles américaines.