Accueil ACTUALITÉ Bouterfa bat en brèche les déclarations de la CREG : «le mix...

Bouterfa bat en brèche les déclarations de la CREG : «le mix énergétique de 27% à l’horizon 2030 est une utopie»

0

Le mix énergétique de 27% à l’horizon 2030, intégrant à prés de 85% le solaire et l’éolien, pourrait s’avérer une utopie. On se contentera, donc, de tout juste 10% à concrétiser, à la condition indispensable que le fonctionnement du système production-transport soit d’une efficacité à toute épreuve et que les sources de financement répondent au développement projeté.

Et c’est le P-dg de Sonelgaz, Noureddine Bouterfa, à la tête aussi du Comité national de l’énergie, CNE, qui l’affirme lors de la séance inaugurale du 5ème Symposium de l’AIG, qui se tient les 16 et 17 février à l’hôtel Sheraton (Club des Pins). L’objectif de la Commission de régulation de l’électricité et du gaz, CREG, a été, ainsi, battu en brèche. Non lors d’un meeting populaire, mais au cours d’une rencontre regroupant un panel de professionnels du monde énergétique, se chiffrant à plusieurs centaines de représentants. «En effet, sauf révolution technologique, sans une introduction d’au moins 6500 MW de solaire thermique, avec stockage et une limitation du solaire photovoltaïque et de l’éolien à moins de 8000 MW, il serait techniquement utopique espérer atteindre à l’horizon 2030 le mix énergétique visé eu égard aux conditions de fonctionnement du système production-transport», argumente Bouterfa. Parole d’expert, de surcroît gestionnaire d’un des grands groupes du pays. Ainsi, la réalisation d’un programme de 22 000 Méga Watt visant le mix énergétique, incluant 18 600 MW de solaire et d’éolien, pourrait être compromise au vu des conditions actuelles dans lesquelles se morfondent les parties prenantes à sa mise en œuvre.Toutefois, Sonelgaz ne veut pas être un figurant dans le processus de matérialisation de l’ambition des pouvoirs publics, elle affiche, officiellement, sa disponibilité effective à y prendre part. Mais, le concours attendu de ce Groupe reste tributaire de la disponibilité des ressources financières nécessaires, cheval de bataille du P-dg, surtout depuis qu’il a été relevé l’incapacité de Sonelgaz à financer les projets d’investissements dont elle a la charge sauf recours à l’emprunt étranger (lire notre article du 16 février 2016). Par ailleurs, il semble que le recours aux importations est récusé par l’intervenant, privilégiant volontiers «le génie des Algériens à s’approprier toute la chaîne de fabrication des équipements de conversion et non pas par celui des importations», souligne-t-il. L’allusion ici à l’impératif d’une intégration nationale dans le domaine de l’investissement gazier, comme l’a priorisé l’AIG, organisatrice de ce 5ème Symposium, sonne comme un ultime appel aux opérateurs économiques publics et privés, représentés aussi bien par le FCE que la CAP, et à rechercher dans différents secteurs énergétivores tels l’industrie, les transports et le bâtiment, et ce, pour ne citer que ceux-là, pour apporter leur grain de sel pour la mise en synergie des efforts devant couronner notamment l’ambition de faire de l’industrie gazière, l’énergie de demain, autant que les énergies renouvelables dont elle est la complémentarité. Les statistiques plaident, quant à elles, pour une meilleure réaction officielle quant aux conséquences d’épuisement du gaz, du fait, entre autres, de l’augmentation croissante de sa demande. Pour l’exemple, le taux de raccordement a, selon Bouterfa, atteint 54% et de pénétration de l’ordre de 59%, alors que dans les années à venir, son asymptote frôlera les 62%. Donc, la vigilance citoyenne en matière d’économie de l’énergie devrait être de mise. D’autant plus que les investissements colossaux, notamment ceux visant l’amélioration des conditions de vie à travers la mise en place des commodités nécessaires (le nombre des localités raccordées au réseau de distribution publique de gaz a atteint, à fin 2015, les 1716 localités essaimées à travers 1141 communes sur les 1541 du pays, soit loin des 13 recensées en 1964 !), ont incité les responsables du Groupe à repenser la politique des prix jugés très bas. Des mesures que, conjointement, Sonelgaz et Sonatrach, devront mettre en place, prenant en considération, comme annoncé, la protection sociale des démunis. Par ailleurs, le ministre de l’énergie, Salah Khebri, a déclaré que, sans prendre en considération l’apport du GPL et du condensat associés au gaz naturel, le gaz naturel contribue à la satisfaction de 63% des besoins énergétivores du pays, 41% de la production primaire commerciale d’hydrocarbures et de 52% des exportations en volumes. Mettant en garde contre le risque inévitable de la hausse des coûts liés à l’industrie du gaz, le ministre implique davantage aussi bien producteurs et acheteurs, en les sommant de partager les risques induits. Aussi, le pays, membre de l’OPEP et partisan de l’Appel de Paris sanctionnant la COP 21, s’attellerait à mettre en pratique toutes initiatives visant, comme déjà signalé, à faire face aux incertitudes des lendemains semblant pas du tout meilleurs, essentiellement dans l’objectif de réduction de l’offre pétrolière visant le redressement des prix et la stabilisation du marché. L’accent sera mis, selon le ministre, sur les ressources humaines, qualifiées bien sûr, soutenant l’effort de l’innovation, et motivées par un « système d’évaluation de la performance qui favorise l’excellence et seulement l’excellence », selon les termes qu’il a employés. On ne sait si ceux-ci équivaudraient à une ambition de recrutement ou non. D’aucuns se demanderaient si le pays est apte à gérer cette anticipation scientifique : l’augmentation du gaz est prévue d’atteindre les 50% à l’horizon 2040, principalement en Asie, correspondant à un rythme annuel de l’ordre de 1.5%, soit le taux le plus élevé des énergies fossiles. à ce même horizon, le gaz passera de 21 à 26%, taux représentant sa part dans le mix-énergétique.
Au moment où nous mettons sous presse, les séances plénières se tiennent toujours. La clôture sanctionnée par la lecture des recommandations se déroulera aujourd’hui à 17 heures. à relever l’absence du ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, qui a délégué un représentant en la personne de Abdelghani Mebarek.
Zaid Zoheir

Article précédentCommerce en ligne : Feraoun veut passer directement au M-paiement
Article suivantPétrole : Moscou et Riyad gèlent leur production