Abdelaziz Belkhadem, qui a toujours adopté un discours «pondéré» en parlant du chef de l’Etat, change de ton. Commentant la dernière décision de Bouteflika qui avait, entre autres, contacté le SG du FLN à l’effet de prendre les mesures nécessaires afin d’interdire ce dernier de prendre part aux activités de l’ex-parti unique, le désormais ex-conseiller du président de la République critique indirectement le Président. «En sa qualité de Premier magistrat du pays, Monsieur Abdelaziz Bouteflika dispose du pouvoir constitutionnel de nommer et de limoger un officiel (…). Par contre, j’estime que personne n’a le droit de me déchoir de ma qualité de militant au sein du FLN», souligne Belkhadem dans une interview accordée au journal électronique «TSA». Avant de lâcher une autre phrase qui sonne comme un défi : «Personne ne peut m’enlever cette qualité. La décision m’appartient exclusivement. Quitter le parti est un acte volontaire qui doit émaner du premier concerné, qui est dans ce cas Abdelaziz Belkhadem». Tout en refusant de faire un commentaire sur les raisons qui auraient motivé le chef de l’Etat à prendre cette décision, le secrétaire général déchu de l’ex-parti unique qualifie de «mensonges» les déclarations des responsables au sein de la direction nationale du FLN qui soutiennent que son exécution est «exécutoire». «C’est faux ! Lisez bien les statuts du parti et vous allez comprendre qu’il s’agit d’un mensonge. Si la direction du parti me reproche quoi que ce soit, qu’elle me traduise devant la commission de discipline», a-t-il poursuivi. Pour lui, l’exclusion des militants sans le passage devant la dite commission ne peut se faire qu’en cas de «fautes graves». Comme c’était le cas, explique-t-il, pour les membres du comité central qu’il avait exclus à l’époque où il était à la tête du Front de libération nationale. Ceux-ci, enchaine-t-il, avaient commis une faute grave en se portant candidat sur les listes électorales appartenant à d’autres formations politiques. Et pour bien tirer les choses au clair, Abdelaziz Belkhadem précise qu’«il en avait la preuve tangible». Comprendre : le désormais ex-conseiller du président de la République invite la commission de discipline à faire de même. Continuant sur la même lancée, le prédécesseur de Saâdani se demande si sa présence à l’université d’été organisée dernièrement par le FC (Front de changement , ndlr) de Menasra pourrait être considérée comme étant un «fait grave». «C’est une pratique très courante chez nous. A l’occasion des université d’été, les invitations sont adressées aux partis et personnalités politiques. J’ai été à Boumerdes dans ce cadre». Toujours dans le même ordre d’idées, l’ancien représentant personnel du chef de l’Etat accuse des parties, sans pour autant citer de noms, de vouloir d’utiliser cette sortie comme prétexte politique pour le chasser du parti. Il considère aussi que la décision du Président n’est pas officielle du fait qu’il n’y a pas de communiqué de la présidence de la République. «Il n’y a pas de communiqué. Il s’agit d’une dépêche (APS) qui cite une source anonyme. Peut-on alors être saisi par une source anonyme ?», s’est-il interrogé.
S. D.
Il vaut qu’il parte
L’Algérie ne perdra rien. Au contraire
Réfléchissez un peu et vous verrez