Plus d’une douzaine d’éboulements ont été déplorés dans la nuit de vendredi à samedi dans la wilaya de Béjaïa perturbant notablement le trafic routier, mais sans faire, fort heureusement, de victimes, a indiqué la direction des Travaux publics. Plusieurs routes s’en sont trouvées coupées en effet, notamment la RN-75 reliant Béjaïa à Sétif par Amizour, à hauteur de l’entrée de la localité de Kendira, à 75 km au sud de Béjaïa, obstruée par deux éboulements successifs. « Après avoir dégagé les premiers éboulis, très tôt samedi matin, on est revenu à la case départ après le décrochage de la montagne de nouveaux rochers tombés au milieu de la chaussée. Leur grosseur est telle qu’avec les moyens de l’APC, il est impossible de les déplacer », a indiqué, à l’APS, un membre de l’APC, visiblement désemparé, attendant que les entreprises locales puissent intervenir en guise de solidarité. Une situation analogue a prévalu sur la RN-9, joignant Béjaïa à Sétif par le flanc oriental, théâtre d’au moins quatre éboulements distincts sur le tronçon entre Souk-el-Tenine et Bordj-Mira et qui a valu la fermeture de la voie des heures durant. Beaucoup de moyens ont été dépêchés sur les lieux afin d’assurer sa réouverture, en misant notamment sur la réquisition des moyens des entreprises locales pour intervenir à chaque fois que le besoin s’en ressent », a précisé le directeur local des Travaux publics, Rachid Ourabah. « Les interventions ne concernent, dans la plupart des cas, que les routes nationales et les chemins de wilaya. Pour les chemins communaux, l’initiative est laissé aux APC, la D.T.P , n’y apportant que conseil ou aide technique », a-t-il ajouté à cet effet. Le foisonnement des éboulements et des glissements de terrains a rendu les interventions difficiles, d’autant que « les terrains restaient encore instables, alors que les pluies redoublaient d’intensité », a-t-on déploré. À Souk-Oufella (Chemini), à 55 km au nord Ouest de Béjaïa, il a fallu recourir aux canons à eau de la Protection civile, sollicitéE pour faire chuter tous les rochers perchés pour prévenir d’autres éboulements, a indiqué Ourabah. La route, un chemin de wilaya, a été ainsi ouverte, même si la prudence est encore de mise. D’autres incidents ont été signalés un peu partout dans la wilaya. À Ighrem, près de la ville d’Akbou, un glissement de terrain a précipité la chute d’un mur de soutènement d’un ancien chantier, dont la conjonction a induit l’isolement de plusieurs villages, dont celui d’Iaazouzène. Non loin de là, précisément à Ait R’zine (Ighil- Ali), c’est un pont de fortune qui a cédé après avoir été « agressé » par les flots de l’oued Soummam en crue. Son effondrement a rendu difficile l’accès à plusieurs villages, dont les habitants se sont astreints à des détours et autres contournements des plus pénibles. Le cas vaut aussi pour la RN-12, reliant Béjaïa à Tizi Ouzou, fermée depuis vendredi, à la circulation en raison de la crue de l’oued Soummam, à hauteur du sens unique d’El-kseur. Une déviation a été ouverte sur la RN.75, mais peine à réguler l’important flux d’automobiles qui s’y est fourvoyé. Des dizaines de milliers de véhicules sont quasiment pris au piège, n’avançant qu’à une allure d’escargot.
Un automobiliste se rendant à Amizour avoue avoir mis trois heures pour parcourir 15 km.