Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, vient de donner une instruction ferme pour qu’aucun représentant du système onusien ne prenne part, même à titre privé, à la session Crans-Montana à Dakhla, jugée illégale, a-t-on appris de bonne source aux Nations unies. Cette instruction fait suite à la lettre que le président de la République sahraouie (RASD), Mohamed Abdelaziz, lui a adressée et dans laquelle il l’invite «à veiller à ce qu’aucun fonctionnaire de l’ONU ne participe à ce forum». La tenue du Forum Crans-Montana dans la ville de Dakhla occupée est «une violation flagrante du droit international», a souligné le président Mohamed Abdelaziz. Il a expliqué que «la tenue d’une réunion comme celle-là risquerait également de saper les efforts déployés par l’ONU à travers l’envoyé personnel du SG, l’ambassadeur Christopher Ross». L’instruction de Ban Ki-moon vient après l’annonce du boycott du Forum Crans-Montana par plusieurs pays et ONG. Ainsi, la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, a annoncé, il y a quelques jours, que son organisation ne participera pas à la prochaine session du Forum de Crans-Montana prévu à Dakhla, «territoire contesté aux fins du droit international et aux termes des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, auxquelles notre organisation est tenue de s’aligner et de se conformer», écrit-elle dans une lettre adressée au président exécutif du Forum de Crans-Montana, Jean-Paul Carteron.
Des dizaines de pays et d’organisations internationales ont décidé de boycotter cette session «illégale et illégitime» du Forum de Crans Montana, «sur l’Afrique et la coopération Sud-Sud», prévue du 12 au 14 mars 2015 dans la ville occupée de Dakhla, au Sahara Occidental. l’Union européenne (UE) par la voix du président de la commission, Jean-Claude Junker, et celle de la Haute Représentante pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, a confirmé officiellement sa décision de ne pas prendre part à cette initiative malvenue. Le boycott de l’UE rejoint celui du Parlement panafricain (PAP) qui a, lui également, refusé de participer à cette rencontre sur la base de la déclaration de l’Union africaine (UA) qui considère que cette conférence internationale est en contradiction avec les efforts fournis par la communauté internationale pour résoudre le conflit au Sahara Occidental et ne peut engendrer qu’«un climat de confrontation sur ce territoire».
Lors de son dernier sommet tenu en janvier à Addis-Abeba, l’UA a lancé un appel aux pays membres, à la société civile et à toutes les organisations pour ne pas participer au Forum de Crans-Montana, organisé à Dakhla en violation du droit international. En Suisse, des parlementaires ont protesté contre la mention «Dakhla, Maroc» mise sur les invitations du Forum. Ils estiment que c’est la marque d’«un mépris total du peuple sahraoui» et trouvent problématique que «ce forum se présente comme une ONG suisse».
Ils ont interpellé les autorités suisses pour qu’elles s’opposent à l’organisation du Forum au Sahara occidental. Le Front Polisario a eu à dénoncer le fait que malgré les nombreuses mises en garde qui lui ont été adressées, l’ONG le Forum Crans-Montana entend tenir du 12 au 14 mars 2015, à Dakhla, ville du Sahara occidental occupé présentée comme s’il agissait d’une ville marocaine, un congrès international sur la coopération économique et le développement. Il estime que par respect du droit international, le Forum Crans-Montana ne peut se tenir à Dakhla.
M. Bendib
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