«CR7» 3 – «Leo» 0 ! Mis sous pression par l’attente extrême de son public et surtout le triplé retentissant de son rival Cristiano Ronaldo la veille, la star argentine Lionel Messi a été incapable de faire la différence face à l’Islande (1-1), manquant même un penalty, samedi à Moscou.
La comparaison est terrible. Le Portugais n’avait mis que quatre minutes pour ouvrir son compteur face à l’Espagne (3-3), l’un des grandissimes favoris du tournoi. En plus de 90 minutes, Messi n’a pas été en mesure de marquer le moindre but face aux Islandais, pourtant novices à ce niveau, et ce malgré onze tirs. Et il ne pourra pas sortir la même excuse de «CR7 ! Muet il y a deux ans lors du premier match de l’histoire des Islandais dans un Euro, Ronaldo s’était plaint «du bus» garé devant leur but. S’il a globalement vécu le même cauchemar lors du premier match des «Vikings» dans un Mondial, Messi ne peut s’en prendre qu’à lui-même: son penalty manqué aurait dû offrir la victoire à son équipe (64e). «C’était compliqué, ils ne voulaient pas jouer. Nous n’avions pas d’espaces pour les mettre en difficulté. Nous avons essayé de jouer d’une manière très rapide mais nous n’avons pas trouvé les espaces qu’ils fermaient bien», a-t-il déploré après le match devant une foule de journalistes, rongé par «l’amertume» de ne pas avoir été «en mesure de donner les trois points» à son équipe.
L’ombre de Maradona
Si la course pour le titre de meilleur buteur de la Coupe du monde est déjà mal embarquée pour la star de Barcelone, tout comme la quête du Ballon d’Or 2018 tant son rival Ronaldo a pris la lumière avec le Real Madrid en Ligue des champions notamment, Messi a d’autres problèmes à régler: son avenir immédiat en sélection. Mal embarqué dans «le groupe de la mort», l’Albiceleste doit encore affronter la Croatie et le Nigeria. Sacré programme pour Leo, 30 ans, qui a conditionné la suite de sa carrière internationale à un dernier bon parcours… Sous les yeux de l’idole absolue Diego Maradona, qui a chauffé en début de match les dizaines de milliers d’argentins ayant fait le déplacement, Messi a d’abord fait les premiers petits frissons sur des coups franc indirects mais ni Otamendi (4e) ni Tagliafico (6e) n’ont été en mesure de marquer. À l’initiative de toutes les actions d’Argentins globalement bien contenus, le N.10 a le plus souvent évolué dans une position très axiale derrière l’attaquant Aguëro, auteur de l’ouverture du score (19e). Très volontaire, il a même récupéré un ballon dans son camp (16e) alors que les «Vikings» semblaient prendre le dessus sur le plan physique.
PENALTY MANQUÉ
Il a fallu attendre la 17e minute pour le voir décrocher sa première frappe, toujours selon son schéma favori: parti légèrement de la droite pour se recentrer près de la surface, Messi a enroulé en force du gauche mais Halldorsson était bien dessus. Mais après l’égalisation islandaise (23e), il a semblé accusé le coup à l’image de plusieurs choix peu inspiré comme sur ces passes longues manquées (30e, 45e) ou une perte de balle évitable sous la pression de trois Islandais (33e). Jusqu’à l’éclair survenu peu après l’heure de jeu. En lançant parfaitement Maximiliano Meza, fauché dans la surface, la «Pulga» a indirectement provoqué le penalty. Alors que l’on pensait enfin assister à son premier but, le capitaine argentin a vu sa tentative maladroite être détournée par le portier adverse (64e) ! Selon le statisticien Opta, il s’agit de son quatrième raté lors de ses sept dernières tentatives dans cet exercice en club comme en sélection. Combatif jusqu’au bout malgré ce coup de théâtre, il a tout tenter pour se faire pardonner. Mais que cela soit sur coup franc direct (66e, 73e, 90+3), ou par des tirs puissants passés à un rien des montants (82e, 90e), rien ne voulait rentrer aujourd’hui…