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APRÈS HUIT VENDREDIS DE MARCHES PACIFIQUES DE SUITE : L’opposition insiste sur le départ des figures du système

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Des partis d’oppositions estiment que la transition ne pourra pas se faire avec les mêmes figures du système actuel. Ils appellent le peuple à continuer le mouvement pacifique et à garder l’union pour faire aboutir ses revendications. Contactés, hier, par nos soins, des responsables de partis ont condamné l’«entêtement» du pouvoir qui, selon eux, va compliquer la crise politique du pays.
Sofiane Djilali, président de Jil Jadid: «Il n’y a pas de possibilité d’appliquer l’article 102»
Pour le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, le pouvoir est incapable de comprendre ce que veut le peuple. «Il a l’intention de rester au pouvoir coûte que coûte. Il n’a pas encore bien compris que les Algériens ne voulaient pas de ce pouvoir ; y compris Gaïd Salah, le chef d’état-major», nous a indiqué Djilali Sofiane, qui affirme qu’il n’y a pas de possibilité «d’appliquer l’article 102», car il «mènera le pays vers un désordre total.» Pour Sofiane Djilali, il faut aller vers « une période de transition avec des figures qui n’ont rien à voir avec le pouvoir actuel », et organiser, plus tard, «des élections au bout de quelques mois »  avec l’accord, poursuit-t-il, de la  caste politique. Enfin, notre interlocuteur met en garde en indiquant qu’«on peut attendre tout du pouvoir actuel dans les prochains jours.»

Ahmed Adimi, porte-parole de TEH : «Il faut aller vers un Conseil présidentiel »
Pour le porte-parole de Talaïe El Hourryet (TEH), Ahmed Adimi, l’Algérie n’avancera pas si le système, rejeté par le peuple, persiste à rester. Notre interlocuteur a appelé toutes les figures du pouvoir à « démissionner »  pour aller, poursuit-il, vers une « véritable période de transition en créant un conseil présidentiel géré par trois personnalités crédibles», explique-t-il. Pour Adimi, les choses ne sont pas  très claires et l’ANP devra montrer sa position. «Si c’est un coup d’État, qu’ils nous le disent, et on saura après quoi faire», a-t-il demandé à expliquer. Le porte-parole du parti dirigé par Benflis a expliqué que «quelque soit la prochaine réaction de Gaïd Salah, elle ne sera pas importante», ajoutant : «dans tous les cas,  l’armée ne peut être qu’à côté du peuple», et que l’Institution militaire, poursuit-il, «doit choisir son camp, et  son camp c’est d’être avec les citoyens.» Par ailleurs notre interlocuteur nous a affirmé que le « mouvement ne s’arrêtera pas et le peuple va continuer de sortir jusqu’à l’aboutissement de ses droits et demandes », en assurant que «le pouvoir est  désorganisé».

Ghares Fathi, porte-parole du MDS : «L’union et le pacifisme est la seule solution pour atteindre notre but »
Pour le porte-parole du Mouvement démocratique et social (MDS), Fathi Ghares, la solution de sortie de crise c’est le départ de toutes les figures du système et ses symboles. «Le peuple a tranché les choses. On ne peut pas aller vers un État de droit avec les mêmes figures», a-t-il affirmé, ajoutant qu’«on ne cherche pas de compromis. La seule réponse rationnelle qui reste au pouvoir est de répondre aux revendications des citoyens. D’autres choix seront un entêtement», indiqua-t-il. Gaïd Salah aussi, ajoute notre interlocuteur, «est dans la même position que Bensalah», puisque, «il a appelé à l’application du 102 et à passer à une transition assurée par le président du Sénat et le gouvernement de Bedoui», le tout, «sous la tutelle de ce système», dénonce notre interlocuteur. Selon lui, « on doit aller vers une transition démocratique », insistant sur «la continuité  du mouvement, pacifiquement, en imposant le choix du peuple.»

Raouf Mammeri (Front El Moustakbal): «L’ANP accompagnera bien la prochaine étape »
Le Front d’El Moustakbal, à travers son chargé de communication, Raouf Mammeri,  s’est montré hier très optimiste par rapport au déroulement des évènements sur la scène nationale et l’avenir du pays. Surtout que, « l’ANP accompagne la période de transition en appliquant la Constitution», saluant, dans le même contexte, les décisions prises par le chef d’état-major, Gaïd Salah qui, selon lui, sera la source de la sortie de  crise. «Le Front El Moustakbal croit fort en Gaïd Salah qui accompagne le mouvement du peuple», qui, estime Mammeri, «refuse de s’ingérer dans les affaires politiques». «Gaïd Salah n’imposera jamais une loi par la force», ajoutant : «il a bien manifesté sa bonne volonté de protéger la Constitution et les Institution de l’État». Pour notre interlocuteur, la prochaine phase «se trouve dans la Constitution» et que «le Front d’El Moustakbal appelle à respecter la légitimité constitutionnelle» a-t-il lancé, en insistant à appliquer l’article 194 qui stipule «la mise en place d’une haute instance indépendante d’organisation des élections».

Makri appelle à un dialogue national «urgent»
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a appelé les décideurs à « entamer en urgence un dialogue national sérieux, responsable et crédible»,  afin d’assurer, selon lui, «une période de transition politique qui réponde à la volonté du peuple», a-t-il suggéré dans un communiqué rendu public dans la soirée de vendredi. Le président du MSP insiste à ce que le pouvoir réponde positivement aux revendications du peuple, qui représentent, affirme-t-il, un « consensus national». Par ailleurs, Makri a condamné «les décisions unilatérales  du pouvoir» et qui «ne mèneront le pays nulle part».
Propos recueillis par Sarah Oubraham

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