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APRÈS 20 ANNÉES D’OPÉRATIONS DE RÉHABILITATION : La salle de répertoire de la cinémathèque de Constantine va rouvrir ses portes

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La salle de répertoire «An-Nasr » de la cinémathèque de Constantine va rouvrir prochainement ses portes. C’est du moins l’engagement pris par Salim Aggar, le directeur de la Cinémathèque algérienne, joint au téléphone en milieu d’après-midi de lundi dernier.

Prudent et compte tenu très certainement d’une hypermédiatisation des frasques de cet espace culturel commencée en l’an 2000 et étalée jusqu’à sa banalisation presque sur une dizaine d’années, il est toutefois resté évasif sur une date précise de réouverture. Soulignons qu’An-Nasr fait partie de la mémoire collective des Constantinois, autant sur le plan culturel qu’historique et affectif, en raison de son statut de cinéma de quartier par excellence. En fait, au regard de notre interlocuteur au téléphone, les déboires de la salle remonteraient à sept ans. Ce qui n’est pas le cas, même si Salim Aggar, à tort ou à raison c’est selon, insiste pour que ne soit pas tenu compte du passé dont il fait allègrement table rase. Pourtant, il serait important de préciser aux lecteurs et cinéphiles qu’An-Nasr est fermée pour cause d’usure des lieux et obsolescence des équipements depuis vingt années (20) et quelques mois. Qu’elle a effectivement fait l’objet d’une réhabilitation qui aurait pu permettre sa remise en exploitation en mai 2003, sauf que tout d’abord les instances locales concernées notamment les services de la Protection civile ont refusé de valider le procès-verbal de conformité pour cause de conditions de sécurité non satisfaisantes, ensuite parce que l’équipement essentiel de la cabine de projection n’a pas été remplacé. Comble de l’ironie sans avoir été rouverte et quoi qu’à l’intérieur «pimpante» à telle enseigne que les nouveaux sièges orchestre n’ont jamais été débarrassés de leur couverture protectrice en nylon et que le sol de l’étage (balcon) n’a jamais été foulé par une personne étrangère, il a été décidé une deuxième réhabilitation lancée à partir de 2006, laquelle s’éternisera en raison de nombreux problèmes rencontrés par les entrepreneurs qui ont défilé sur les lieux. La salle éternellement fermée et carrément barricadée dès le jour où l’entrée sera débarrassée de ses portes-battants verrées et l’accordéon métallique pour être remplacées par un vulgaire rideau de garagiste, contribuera à mettre un terme à toute spéculation jusqu’à faire taire ou oublier tout irréductible cinéphile sur le devenir de ce qui fut l’antre du 7ème Art. Il y a maintenant l’engagement, voire la promesse de réouverture donné par le directeur de la cinémathèque algérienne et qui vient toutefois rappeler que nombreux sont ceux qui comme l’ancienne ministre de la Culture en l’occurrence Khalida Toumi et même ceux qui lui ont succédé s’y sont engagés également avec beaucoup de bagout, mais très peu de sincérité sans que tout cela ne soit réellement suivi d’effet. D’où certainement la légitime prudence de notre interlocuteur au téléphone de ne pas communiquer de date précise en raison de la dilution des attributions et la multiplicité des centres décisionnels en plus évidemment et plus certainement des difficultés de financement d’une opération dont le retour d’investissement, culturel s’entend, est loin d’être probable eu égard à la désaffection des Algériens de la chose culturelle d’une part et de la désormais réalité de technologies à même de l’étouffer dans l’œuf.
Med R.D.

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