L’échec essuyé, début mars dernier, de la réunion de l’OPEP et ses partenaires, qui n’a pas abouti à une prorogation de l’accord pétrolier sur la réduction de la production, a donné à réfléchir à l’Algérie, qui assure la présidence de la Conférence du cartel. Hier encore, la réunion prévue à distance entre ses membres, soit via la technologie de visioconférence, a été ajournée pour des considérations liées à la « guerre des prix » entre Moscou et Ryadh. Face à cette instabilité, aussi bien des cours pétroliers du fait de la pandémie du Coronavirus que du craquement des rouages de l’organisation pétrolière elle-même, l’Algérie a pris ses responsabilités. Ainsi, tous les regards seront braqués sur la rencontre, fixée pour jeudi prochain, où les pays producteurs et leurs alliés, dont la Russie, tenteront de reprendre le contrôle sur la manne pétrolière, dont le Brent est côté à 34,33 dollars le baril pour la livraison de juin prochain. Et c’est le ministre de l’Énergie qui donne le ton. Hier, dans un communiqué rendu public, Mohamed Arkab appelle ses partenaires de l’OPEP à assumer leur responsabilité au lieu de privilégier « le chacun pour soi » pour une cause commune, aux conséquences dramatiques pour tous les pays producteurs. Autrement, l’Algérie passe à l’offensive en prévision de la prochaine rencontre, à l’effet de sortir avec un accord de réduction de la production pétrolière pour renverser la courbe déscendante des marchés.
« L’Algérie, qui assure la présidence de la Conférence de l’OPEP, lance un appel à tous les producteurs de pétrole pour saisir l’opportunité de la réunion prévue le 9 avril, pour privilégier le sens des responsabilités et aboutir à un accord sur une réduction de la production pétrolière qui soit globale, massive et immédiate », plaide le ministre de l’Énergie.
La même source ajoutera que le pays « œuvrera, comme par le passé, à rapprocher les points de vue, rechercher les solutions consensuelles et contribuer à tout effort qui permettra de stabiliser le marché pétrolier, pour le bénéfice des pays producteurs et des pays consommateurs». Récemment interrogé par l’APS, l’expert pétrolier international, Mourad Preure, considère la réunion – qui devait avoir lieu hier- de « signal positif » pour le marché, mais ne la croit pas néanmoins « insuffisante » pour la stabilité des cours de l’or noir. Et pour cause, il estime impératif d’instaurer une « discipline » et un partage « des sacrifices » entre les membres de l’OPEP, en cette crise sanitaire aux retombées économiques, à n’en pas en douter, très difficiles.
Farid G.
