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AMENDEMENT DU CODE PÉNAL : Les adeptes de la désinformation dans le viseur

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Plusieurs questions ont été soulevées par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amar Belhimer, lors d’un entretien accordé lundi, au site d’information arabophone « Sabaq Press », notamment celles relatives au secteur qu’il dirige entre régulation et apport dans la couverture de la pandémie du coronavirus. Concernant la situation épidémiologique du coronavirus dans le pays, le ministre Belhimer a assuré que le Comité de suivi de l’évolution de la pandémie suit de près l’évolution de cette maladie dans notre pays, et que pour l’heure la situation « est sous contrôle » et le virus est circonscrit grâce à toutes les mesures prises, notamment le confinement partiel ou total pour éviter une propagation à grande échelle. Quant au rôle que joue la presse en cette période pandémique, M.Belhimer, également membre dudit comité, a mis en avant son apport majeur dans la lutte contre le coronavirus, notamment en matière de sensibilisation de la population, précisant que cette corporation, tous médias confondus, n’a cessé d’exercer ses fonctions en dépit des difficultés exceptionnelles nées de cette pandémie, à savoir la compression temporaire des effectifs et autres tracas liés au déplacement. Mais, a-t-il encore ajouté, la presse a su s’adapter à la nouvelle situation et continue d’informer en s’inspirant de sources sûres et vérifiables, notamment la commission scientifique de suivi chapeautée par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid et dont Djamel Fourar en est le porte-parole.

« Le Comité donne des informations fiables »
Ce comité, poursuit-il, travaille en étroite collaboration avec toutes les wilayas du pays, les services spécialisés et l’Institut Pasteur et donne des informations fiables sur lesquelles ne plane aucun doute sur la véracité de tout ce qui été avancé sur l’évolution de cette pandémie et personne n’a intérêt à faire circuler de fausses informations à ce sujet, tout en saluant une nouvelle fois les efforts et le rôle joué par la presse à laquelle, dit-il, il apporte tous son soutien dans cette guerre contre le coronavirus car la contribution de la presse est plus que nécessaire, en diffusant des informations justes, loin de toute spéculation ou mauvaise foi, notamment en ce qui concerne les chiffres et le bilan en général. Ils y avaient des informations qui avaient circulé au début de cette épidémie et qui se sont avérées par la suite infondées et fausses, d’où justement l’amendement du Code pénal et certains articles notamment le 196 pour criminaliser la diffusion et la publication d’informations trompeuses et infondées qui portent atteinte à la sécurité et à la stabilité du pays. L’amendement propose la criminalisation de toute personne qui diffuse et publie, sous n’importe quel support, et de façon délibérée de fausses informations qui sèment la peur au sein de la population et porte atteinte à la sécurité publique. Et la personne incriminée est passible de 1 à 3 ans d’emprisonnement assortis d’une amende allant de 100 000 à 300 000 dinars algérien. Le porte-parole de l’Exécutif est revenu également sur les ateliers de réformes du secteur de la communication engagés et mis en stand-by après l’apparition du coronavirus dans notre pays.

Reprise du chantier de la réforme après la pandémie
« Le ministère de communication a ouvert depuis ma désignation à sa tête, dix (10) ateliers de réformes générales, dont deux (celui de la presse électronique, et l’activation de l’activité syndicale), avaient déjà débuté les travaux, mais stoppés net par la pandémie du coronavirus et nous sommes donc résignés à différer les travaux pour se consacrer entièrement à la lutte contre cette maladie infectieuse car la vie de nos concitoyen est une priorité », a expliqué dans ce registre, M.Belhimer, qui est également un enfant de la profession, ajoutant qu’une fois cette crise sanitaire dépassée, les ateliers reprendront leurs travaux. « La rencontre qui a eu lieu en février dernier à l’école supérieure de journalisme avec les spécialistes de la profession était bénéfique à plus d’un titre, et a permis de dégager une vision commune sur le secteur et les réformes nécessaires qui seront traduites par un avant-projet qui sera soumis, une fois prêt, au gouvernement, au Conseil des ministres, et aux deux chambres du parlement » a-t-il ajouté.

« Tout le monde sait que les fonds étrangers sont interdits »
S’agissant du financement étranger des médias locaux, M. Belhimer a fait savoir que des ateliers seront ouverts pour examiner ce volet et «  nous avons, par le passé, appelés la corporation à respecter les lois nationales qui régissent le secteur en cette période de transition. Et tout le monde sait que les financements étrangers pour les médias locaux sont strictement interdits quelles que soient leurs natures ou leurs origines, et par conséquent, le capital financier doit être local avec une preuve de sa provenance », a-t-il encore souligné. Il a en outre assuré que ce dossier sera ouvert sans complaisance ou exception.
Car il s’agit d’une sorte d’ingérence étrangère dans les affaires internes du pays avec une bénédiction de l’intérieur. Ce qu’aucun pays au monde ne peut tolérer. Sur une question sur des journalistes emprisonnés, M. Belhimer a nié l’existence de tout emprisonnement de journalistes dans le cadre de l’accomplissement de leur devoir, et assure qu’il est un fervent défenseur de la liberté de la presse, tout comme le président de la Réublique. Mais, a-t-il enchaîné, le journaliste en dehors de l’exercice de sa profession est considéré comme un simple citoyen qui doit se soumettre aux lois de la République.
Et d’ajouter que « s’il existe des journalistes qui sont poursuivis en justice  ça se pourrait donc que ce soit pour des délits qui n’ont aucun lien avec son statut de journaliste ou rentrant dans le cadre de l’exercice de sa profession ». Et seule la justice incrimine ou innocente selon la nature des accusations portées contre la personne et son dossier et ne sont nullement liées au statut de la personne ou à sa profession.
Brahim Oubellil

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