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Amara Benyounès : «l’État n’abandonnera pas sa politique sociale»

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Dans un entretien accordé au journal en ligne “TSA”, Amara Benyounès, ministre du Commerce et SG du MPA défend, bec et ongles, la politique adoptée par le gouvernement Sellal, dont, évidemment, il fait partie. À une question portant sur les mesures prises, à l’issue du Conseil des ministres restreint, présidé par le chef de l’État, Amara Benyounès rétorque que le gouvernement ne s’endort jamais, quand il s’agit des affaires de l’État.
«Le gouvernement est serein, ne panique pas. Il a pris le temps d’analyser la situation», dit-il. Concernant la chute continue des prix du pétrole, sur le marché international, le ministre préfère extrapoler et faire le parallèle avec les séismes, dont il dit, qu’on ne peut pas les prévoir. Ainsi, et continuant dans sa logique, il appelle à sa décharge qu’aucun expert au monde n’a prévu cette chute des prix du pétrole. «Le FMI a changé, trois fois, ses prix de référence pour le pétrole», a-t-il répondu, ajoutant que ces perturbations vont durer quelque temps, et estime que les prix, même en cas d’augmentation, «ne vont pas remonter de manière exponentielle». Selon Amara Benyounes, le scénario le plus raisonnable est que, sur les deux prochaines années, c’est un baril entre 55 et 65 dollars qui va être de rigueur. Énumérant les mesures prises par les pouvoirs publics, et annoncées par le Premier ministre, afin de faire face aux conséquences de la crise pétrolière, Amara Benyounès n’est pas très exhaustif, et cite à l’appui le report d’un certain nombre de projets considérés non prioritaires comme ceux de réalisation de tramways et de chemins de fer. Sur le plan de la politique des transferts sociaux, Amara Benyounès tient à rassurer l’opinion publique, et affirme qu’il est hors de question de toucher aux importations qui concernent, a-t-il souligné, les produits alimentaires. L’Algérie importe pour près de 9 milliards de dollars de produits alimentaires, et les postes les plus importants concernent les produits essentiels subventionnés, comme l’huile, le sucre et le blé. Sur ce plan-là, Amara Benyounès va à l’encontre des commentaires de la vox populi et affirme, solennellement, qu’“il n’y a pas de sommes colossales, importées dans les produits de luxe». «Un total de 62% de nos importations sont constituées de biens d’équipements et de matières premières», a-t-il martelé. Faisant office de ses dons de tribun, Amara Benyounès déclare aussi qu’il est «hors de question d’abandonner la politique sociale de l’État».
Toutefois, il réplique que les dépenses de fonctionnement sont revues de manière à ce qu’elles soient soumises à une «plus grande rationalité». «La situation est totalement différente de celle qui prévalait en 1986», opine-t-il, prenant exemple sur le fait que le pays, présentement, n’est pas endetté et que les réserves de change peuvent permettre «de tenir trois à quatre ans». «Sur les cinq ou six prochaines années, nous avons les moyens d’amortir le choc», argue-t-il, mais il prend soin de répéter que «la vraie solution réside dans la relance de l’économie nationale : relance industrielle, relance de l’agriculture, une politique touristique, lancer l’économie numérique». Toujours au sujet des subventions des produits de première nécessité, Amara BenyounÈs affiche clairement la position défendue par son parti. «Au MPA, nous pensons qu’il faut privilégier une politique de complément de revenus aux personnes nécessiteuses, pour qu’elles puissent se nourrir de manière décente», avance-t-il, expliquant qu’au lieu et place de subventionner les produits, le MPA est favorable à l’option de donner l’argent aux personnes nécessiteuses.
Apostrophé sur une éventuelle loi de Finances complémentaire, que les médias nationaux ont répercutée, de manière insistante, le ministre ne confirme pas. Il n’infirme également pas cette éventualité. «Nous avons jusqu’au mois de juin pour décider» de l’adoption d’une loi de Finances complémentaire, a-t-il déclaré ajoutant que d’ici au mois de juin, il s’agit de voir comment évoluer les prix des hydrocarbures, et comment vont évoluer les équilibres budgétaires du pays, dans les trois prochains mois. Sur un autre registre, et interpellé sur l’efficience de l’Alliance présidentielle, il n’explique pas le report du sommet de cette alliance, mais rapporte que des rencontres se déroulent «régulièrement» avec les SG du FLN, du RND et de TAJ. Sur sa lancée, il n’omet pas de tomber à bras raccourcis sur les partis de l’opposition à qui il dénie la représentativité. «Les partis politiques d’opposition ont une présence médiatique phénoménale et la plupart ont une présence disproportionnée par rapport à leur présence politique et organique», objecte Amara Benyounès. Enfin, au sujet de la vindicte lancée contre l’écrivain et journaliste Kamel Daoud, il dit textuellement qu’il est «extrêmement scandaleux, préoccupant et dangereux qu’un type pareil (l’imam salafiste, ndlr) puisse occuper les plateaux de télévision et s’exprimer». Amara Benyounès ajoute avoir, lui-même, déjà essuyer la vindicte de cet imam salafiste. Et de conclure : «Au MPA, on se battra pour qu’on ne revienne plus jamais aux années 1990. Le temps des condamnations et des fatwas est définitivement révolu», a-t-il dit.
Mohamed Djamel

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