La grippe saisonnière continue de happer des vies humaines en Algérie ! 20 victimes sont enregistrées parmi plus de 180 cas jugés graves depuis le début de l’hiver. C’est, en effet, le bilan enregistré pour le compte de l’année en cours, annoncé, hier, par le professeur Smail Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, de la population et de la Réforme hospitalière. S’exprimant sur les ondes de la chaine III de la radio nationale, ce responsable a tenté de rassurer la population quant à cette menace sur la santé publique. Selon lui, ce chiffre, bien qu’alarmant, est moins important par rapport à celui de l’année passée, où l’ont a enregistré 27 décès sur 227 cas jugés graves. «C’est le travail de communication autour de la transmission des virus qui a amélioré par rapport à l’année dernière, où les citoyens n’étaient pas suffisamment sensibilisés», estime-t-il.
En effet, il s’est longuement étalé sur les mesures prises pour lutter contre la grippe saisonnière, indiquant que plus de 1 million de doses de vaccins ont été importées cette année, et dont 90% ont déjà été administrés. Ajoutant que les victimes de la grippe saisonnière sont souvent des personnes qui souffraient des maladies chroniques telles le diabète, les femmes enceintes ainsi que les personnes âgées. Parmi les 20 victimes, trois ont été atteintes du virus H1N1, qui est, précise-t-il, un virus grippal saisonnier, et non porcin comme le prétendaient certaines spécialistes. Le professeur a affirmé encore que son département s’est préparé pour la prévention contre la grippe saisonnière, en mettant en place des mesures de surveillance et de prise en charge des personnes affectées, en plus des vaccins au profil des catégories à risque.
Cependant, il a rappelé que les vaccins n’empêchent pas la mutation des virus, mais ils préviennent les complications chez la population à risque. Avant d’ajouter que les virus de la grippe ne tuent pas directement, mais elle cause des complications aux personnes vulnérables. Concernant la durée de la compagne de vaccination, Smail Mesbah, qui rassure que la qualité des vaccins importés n’est pas à mettre en doute, a indiqué qu’elle se poursuit en ce moment, et s’installera sur toute la période hivernale. Il convient de noter que la grippe saisonnière tue entre 250 000 et 500 000 personnes chaque année à travers le monde, selon les chiffres de l’OMS.
L’Algérie, grâce à son système de prévention mis en place, contribue amplement à la surveillance mondiale de la grippe, estime le professeur. Sur un volet, l’invité de la chaine III a indiqué qu’une enveloppe financière de plus de 1 milliard de dinars vient d’être engagée par le ministère de la Santé, pour le renforcement des équipements du système d’alerte contre les maladies transmissibles, tels le virus Ebola, Coronavirus et la grippe H1N1.
Cette décision s’inscrit dans le cadre de la mise en place récente d’un plan national de prévention et d’alerte contre les maladies à risque latent, lancé, récemment par le ministre, à partir de Ghardaïa. En effet, les systèmes d’alerte sont concentrés notamment au niveau des postes de contrôle sanitaires aux frontières, les ports ainsi que les aéroports à travers le territoire national. Les équipements de contrôle sont aussi renforcés au niveau des hôpitaux et les polycliniques, en sachant que 47 000 casques sont distribués à travers les structures de santé, selon l’invité de la chaine III.
Il a estimé que grâce aux centres de détection des virus, essentiellement l’institut-pasteur, l’Algérie peut identifier les maladies latentes à temps réel, d’autant que la recherche systématique des virus est imposée. Pour appuyer ses dires, le professeur Smail Mesbah, ajouta que les deux cas du coronavirus, détectés dernièrement, ont été identifiés quelques heurs seulement après leurs apparition.
Salim Nasri